mardi 2 décembre 2008

Sur l'art versus la condition humaine.

Cette réflexion fait suite à celle d' HelenaBlue,
you sweet darling of my heart.

Pour ma part, j'essaie de séparer l'homme et la femme de l'artiste
auto-proclamé(e), ce qui n'est pas toujours chose aisée.

Les génies sont souvent comme ça: bicéphales.
Ouais parce qu'on parle des génies, les besogneux(ses),
on s'en bat les bonbons.
Je considère l'être humain et l'artiste comme
une hydre à deux têtes.Ce sont deux entités différentes
qui s'entremêlent dans un même corps parfois à leur insu
et à celui de l'oeil véritablement détaché,
qui sait départager l'un de l'autre: le prétentieux de l'authentique.

Personnellement, dois-je accorder ma faveur à l'être humain
ou à l'artiste et ses oeuvres? Fuck, grosse question éthique.
À tort ou à raison, quel qu'il soit, même si c'est un partage difficile
à effectuer, surtout quand on a pas la chance de côtoyer la
personne en question.

Je n'ai pas de réponse, c'est une question ouverte en permanence.
Qu'y-a-t'il de plus important?
La trace qu'on laisse près de nous ou la trace qu'on laisse
dans l'histoire?

15 commentaires:

Simon Dor a dit...

Je laisse le lien permanent, ça permet de ne pas le perdre une fois que le message n'est plus le dernier.

Je privilégie les œuvres par rapport à la personne, pour deux raisons:

1) On ne connaît pas réellement ou complètement les artistes. Il y a tellement de facteurs qui seraient à considérer.

2) On devrait s'intéresser au destin de tant de gens qui, eux, n'ont pas de reconnaissance artistique. Autrement dit, si on s'intéresse aux individus, pourquoi discriminer les artistes des autres?

Mais il se peut que j'aie mal compris la question.

Yvan a dit...

Mais non,ton point de vue est
très pertinent mon ami.
Les oeuvres oui, mais qu'en
est-il des artistes qui
souscrivent à une idéologie
discutable en leur temps
malgré leur apport indéniable
à l'histoire de l'art?
Encore faut-il définir ce
qu'est une idéologie discutable.

On discrimine les artistes
parce qu'ils ont la prétention
de contribuer à l'évolution humaine,contrairement à l'homme de la rue qui lutte pour sa vie et
sa famille dans l'anonymat,
le cas échéant.

Quel est le jugement final?
N'y a t'il que le temps pour
infirmer ou confirmer la grandeur
d'un artiste ou bien peut-on
le jauger de son vivant?

Pour moi il est toujours possible
de connaître l'homme derrière
l'artiste aujourd'hui,
ya qu'à voir comment il agit.
En 2008 il existe plusieures
façons de le savoir un peu,
non?

C'est une discussion sans fin
j'cré ben...

Anonyme a dit...

hum .... le débat est intéressant .

je crois qu'il faut apprécier un oeuvre en soi , et ce qu"elle interpelle en nous , indépendamment de l'artiste ...
je crois aussi que connaitre mieux l'artiste peut permettre d'appréhender l'oeuvre d'une autre maniére et donne ainsi une ouverture , et une connaissance sur soi supplémentaire ... et même si justement il y a une réelle dîfférence entre ce que provoque l'oeuvre sur nous et l'individu qui l'a produite ...
je ne privilégie pas l'un par rapport à l'autre , je crois que je ne met alors pas en position d'attendre les mêmes choses et mes aspirations et attentes sont alors différenciées ...

oui , Yvan a raison , les artistes , en tant que tel délivrent des messages et c'est normal , je crois , qu'alors ils se mettent en situation d'être regardés plus que les autrs , ils ont de fait aussi une responsabilité ... ce qui oblige , à mon sens à un certain charisme , une certaine cohérence ...

différencier l'oeuvre de l'homme , mais se permettre aussi d'avoir un ressenti différent ...
l'humain l'emporte , je veus dire ce qu'un individu produit humainement ...
artiste ou non !





PS:un petit dépot sur le compte , Yvan , quelques baisers artistiques et humains colorés de leu , ça te va ?
amitiés
helena

Doparano a dit...

Ça ressemble à notre conversation de cette après midi.

Simon Dor a dit...

Je me questionnais d'ailleurs à ce sujet à propos de la lecture d'un texte teinté d'une certaine idéologie. Je crois oui, comme Helena, que de connaître un artiste peut permettre d'avoir un certain regard sur une œuvre, mais cela peut conduire en même temps à se fermer à des perspectives différentes qui vont plus loin que ce que l'auteur est ou voulait.

Ça revient aussi à se poser la question pour les politiciens: sont-ils des "génies" ou sont-ils le fruit d'un certain contexte? Probablement un peu des deux.

Beaucoup de gens changent les choses au quotidien, et c'est souvent eux les plus oubliés dans tout ça. Je ne suis pas fan des biographies, bien que j'aurais peut-être quelque chose à y apprendre.

Anonyme a dit...

c'est vrai aussi ce que dit Simon Dor , pour pouvoir s'approprier l'oeuvre d'un artiste parfois il est préférable de ne pas le connaître ...
les deux expériences sont enrichisantes ...

l'humain est complexe ...

et les gens qui changent les choses dans leur quotidien , qui privilégie "l'art de vivre " , gagnent à être connus mais là n'est pas le sujet de départ n'est ce pas ..;

que l'artiste soit un être humain digne de ce nom ne devrait pas changer notre regard sur son oeuvre ...mais rien ne nous empéche d'avoir un resenti par rapport à l'individu !
pas simple ...

la politique , est-ce de l'art ?
celui des compromis , sans doute !!

le plus difficile , c'est dêtre juste et dans le non-jugement , cela oblige à une bonne connaissance de soi ...
une harmonie , un équilibre ...

et puisque toutes ces réflexions viennent de la vie de Dora Maar et de sa relation à Picasso , je pourrais ajouter qu'il me serait impossible de distinguer dans ma vie quotidienne le fond de la forme pour entretenir une relation d'amour !
malgré tout le génie que pourrait avoir une personne , c'est avant tout son humanité qui va me toucher ...

Yvan a dit...

Mais vous en dites des choses intéressantes pendant que j'roupille!

Faut j'aille bosser,
je dois faire vite.
Lorsqu'une oeuvre est suffisamment forte pour transcender l'humain,
beaucoup de réponses me sont données.C'est ce qui fait vivre
un artiste au-delà de sa mort physique.

J'aurais tendance à favoriser l'oeuvre mais c'est complexe en effet Helena, et comme l'a dit Simon, beaucoup de gens changent des choses au quotidien et tombent dans l'oubli.

Yvan a dit...

J'ai dit chez Helena que je favorisais l'humain et dans mon dernier commentaire,l'oeuvre. Contradiction dans mes propos, mais l'essentiel pour moi est de séparer les deux.
Difficile,mais possible.

Simon Dor a dit...

Mais il faut se contredire des fois, sinon, les choses ne seraient pas aussi intéressantes!

Yvan a dit...

Ouais,et ya que les fous qui changent pas d'idée.

Simon Dor a dit...

Et y'a que les fous qui ont des idées fixes.

Mais faut savoir être fous des fois aussi, sinon on vire fous.

helenablue a dit...

oui , être fou parfois avec ou sans idée fixe ou non ...

se contredire , s'abstenir , se retenir ...

s'élancer , s'exprimer , se bousculer !!



il vaut mieux être fou en conscience !!
non ?

Yvan a dit...

Ah,un autre débat!
Qu'est-ce que la folie.
Si un quidam m'arrivait en me disant calmement:
"Je sais que je suis fou."
Je lui répondrais-(à moins qu'il ne pointe un couteau en ma direction):
"Mais encore mon brave?"
(pour tenter de lui tirer
les vers de sa folie du nez)
Peut-être s'ensuivrait-il une conversation intéressante de laquelle je pourrais tirer de riches enseignements philosophiques,à moins qu'il ne me dise n'avoir rien compris à ma manière de m'exprimer:
"Kesse t'a dit 'sti?"
-Euh rien,j'voulais juste savoir
poukoi tu dis qu'té fou héhé.

Mek a dit...

Les textes racontant la vie des artistes ne sont que d'autres œuvres d'art, no montrant habituellement de pertinence que parce qu'elles se fascinent de la célébrité. Qui lirait la moindre biographie de Georges Picazoune, peintre inconnu et absent du portrait consensuel de la société du spectacle ?

Voilà pourquoi je m'en tape totalement, de l'artiste. Si Sollers parvient à parler avec beauté de tel ou tel créateur, c'est d'abord et avant tout parce qu'il en est un lui-même.

Puis, pour moi, le summum du fourvoiement se produit au moment de juger les personnes du passé sur leurs postures politiques, mises en contraste avec les désinformations passagères du moment. Jeter Hamsun parce qu'il avait des sympathies nazies tout en conduisant une Ford bourrée de pétrole d'Exxon ou de BP, c'est un comble de neurasthénie socioschizophrénique.

Le pire dans tout ça, c'est que le grand message des Nancy Huston de ce monde peut ce résumer à ces mots : je n'ai pas accès à mon clito, et je ferai tout pour que l'humanité entière souffre de la même désespérante maladie.

Les grandes œuvres sont jouissance et libération. Que disparaissent au plus vite tous les curés qui ne trouvent rien de mieux à faire que de caviarder la vie.

Yvan a dit...

Cher ami Mac,tu deviens singulier quand tu dénonces :) J'y ai mis le temps pour répondre.
C'est assez particulier de voir "s'emporter" un écrivain au point qu'il fasse des fautes.
(Tu diras peut-être que tu ne
t'es pas emporté et je sourirai amicalement)
Je suis à l'abri ni de l'un ni de l'autre,(m'emporter et faire des fautes)et je suis d'accord
avec toi sur bien des choses dans ton commentaire,même si je n'ai pas lu Huston et Hamsun.

Philippe Sollers est un des plus grands écrivains français.
Les bios sont effectivement d'autres oeuvres d'art et finalement à la lumière de ton comm,il faut juger une oeuvre seul avec soi-même.Dans le fond,tu as raison je pense,une oeuvre doit être jugée séparément de l'homme ou de la femme matrice,
qu'il soit ou aie été communiste,marxiste,léniniste,
capitaliste ou jemenfoutiste athée.

Pröst!

Sauf que,j'aimerais bien lire
la biographie de Georges Picazoune.