vendredi 31 décembre 2010

Voeux






Je vous souhaite une 2011 plus inspirante que transpirante.

jeudi 30 décembre 2010

Pierre Falardeau (2)

L'ai vu hier en compagnie d'une amie cinéphile.
Sa présence à mes côtés m'a réjoui, j'étais heureux
de voir ce très bon documentaire avec elle.

Voir un film -dont on a lu du bien- en bonne compagnie
est un bonheur qui se poursuit au sortir de la salle avec l'échange
mutuel qui s'ensuit.On peut partager à vif nos interprétations
respectives de l'immersion visuelle et sonore
que l'on vient tout juste d'expérimenter.
Très agréable exercice.

J'crois bien que l'Pierre eût été gêné de s'y prêter.
Il aurait peut-être réagi ainsi en penchant la tête:
"Boah, ché pas si ça valait la peine d'en faire
autant su' mon cas".
Eût-il dit souriant, tout en se la grattant...
Sa voix me manque au point de lui prêter
d'hypothétiques paroles maintenant.


Si le film de ta vie est terminé et que t'as fait
ton boutte de chemin, il nous reste tes oeuvres
filmées, écrites et parlées mon vieux.
À nous de poursuivre le combat vers
l'hypothétique indépendance du Québec.
C'est une histoire à laquelle tu t'es dédié
corps et âme. Je m'en souviendrai.
Même si notre pays n'est pas la panacée
à la bêtise. Au moins nous pourrions dire:
Ce sont NOS crétins, NOTRE merde!

Bien que je n'aime pas tous ses films, je suis davantage
fan de l'écrivain et inconditionnel de l'homme.
Libre, entier, debout, droit, authentique, ayant pris
position très tôt et l'assumant jusqu'à sa mort.
Qualités rares en cette époque de conformisme servile
et d'opportunisme crasse à tous vents, malgré tes quelques dérapages
verbaux et besoins alimentaires,faute de pouvoir tourner
et travailler comme tout homme le voudrait.
Un rocher inamovible dans la bouette de notre mollesse collective
politique, glissant sur la glaise de nos hésitations séculaires
du: "Je veux être moi-même dans une famille étrangère"
ou du: "Nous sommes victimes de colonisation alors
vous nous devez tant d'écus, chers maîtres".

Toi qui nous a tant aimé, sans nous varloper assez.

C'est là notre différence mon cher.
Tu as dit dans ce documentaire:
"Nous nous sommes tirés dans l'pied"
en référence aux deux référendums perdants
sur la souveraineté du Québec.
Très poli de ta part comme constat.
Je t'en veux pas de l'amour inconditionnel
que tu nous portais au contraire,
mais j'irai plus loin en constatant la pleutrerie
des nôtres lors de ces deux votes.
Oui les nôtres, câlice.

Je peux pas en vouloir aux immigrants
ni aux anglais d'avoir voté NON
aux référendums.
Les premiers débarquent au Canada,
non pas au Québec. Je peux pas en vouloir
à des étrangers fuyant l'instabilité politique
de leur pays d'origine de voter pour une autre instabilité,
fût-elle passagère. Chat échaudé craint l'eau froide.
Non plus que je ne peux en vouloir
aux fidèles serviteurs de sa majesté
la reine pour leur refus congénital du changement.
Eux vivent sur la planète fédéraliste
loyale à la couronne d'Angleterre.
La planète Mars. Libérale.
Ça tombe bien, elle est rouge et à droite.

Iouston Quebec has a message
for them indeed:
"May you take all the red rocks you find
on your sterile soil and shove them up your red neck ass".
Happy New Year, fuck heads.

Hey you, Ralph Klein from Alberta planet.
Have a drink, red potatoe.
Brown oil nose.

Qui reste-t'il donc pour la cause souverainiste
me demanderez-vous?
Nous, justement. Les francophones de souche
qui auraient pu faire la différence si
un autre 5% d'entre eux eurent voté OUI
au dernier référendum; ce sont ces poltrons
les véritables responsables de la dernière défaite
et du statu quo régressif actuel.
Jamais je leur pardonnerai.

Il me faudra donc les débusquer.
Je vais mettre deux hommes là-dessus
afin de les châtrer comme il se doit.
Couillons!
Quiconque me rapportera un québécois
francophone ayant voté non au dernier référendum
se verra remettre un chèque de $100. en caoutchouc
et une paire de billets pour le prochain spectacle
de Céliiiiine Dion ou un match de hockey
au centre Bell. :-)
Je suis pas passéiste mais progressiste.
Non mais.
Bon.
Allons de l'avant.

Parlons de ce documentaire si vous le voulez bien.
Du beau travail de German Gutierrez et Carmen Garcia,
qui ont dû se taper des centaines d'heures d'archives.
Chapeau tiré pour la synthèse, le montage fluide,
rythmé, jamais ennuyant et qui suit très bien l'évolution
de la pensée Falardienne à travers les années.
Ils ont choisi pour la plupart des extraits significatifs
représentant l'homme-cinéaste-écrivain.
Évidemment j'aurais pris un peu plus de ceci:
chez Pivot, chez Arcand, chez Bombardier(ben oui,pour l'antagonisme)
et un peu moins de cela: Gratton 3, quelques passages
où Falardeau répète le message de sa vie mais bon ce sont des détails
comparé au manque de détracteurs articulés pour ainsi véritablement
nommé ce film "documentaire".
D'où mon appellation dudit film: "portrait" parce que...
Parce que, cibouère.C'est difficile à expliquer en mots.
À mon avis, ils se sont laissés un peu prendre
d'affection, pas assez détachés de leur sujet, c'est pas un reproche.
Moi-même je me suis pris d'affection pour Pierre Falardeau.

Une telle authenticité chez un être humain
ne peut me laisser totalement objectif et sans affect,
surtout lorsqu'on embrasse sa cause.

Tout en affirmant quelques critiques par interlocuteurs
interposées le film n'affiche ou ne donne cependant pas d'opinions
contraires aux convictions du cinéaste dépeint afin de bien illustrer
les antagonismes politiques en jeu.

C'est assez affectueux dans l'ensemble.
Je le demande: comment ne pas être affectueux
envers un être aussi attaché envers son peuple
d'une manière aussi articulée et sans concessions.
Combien de fois verrons-nous de notre vivant
une personne aussi militante(et non pas nationaliste,nuance)
pour la cause de l'indépendance à gagner d'un peuple.
Combien de fois verrons-nous de notre vivant
un être aussi vibrant ici?

Falardeau a livré tant de témoignages,
donné tant d'entrevues télévisuelles
qu'un autre documentaire pourrait presque
être fait demain.
J'ai enfin, enfin su comment il a pu
tourner "Le Temps des Bouffons"
en crissant sa caméra drette dans
la bourgeoisie arrogante et festoyante.
Sans vendre le punch c'est une conjugaison
d'amour à peu de frais, gratuitement pour nous.

Pis la critique Mourialaise du Plateau tsé,
des fois là bof, qu'elle vienne voir un peu...
Par ici des fois, si son nez en l'air accroche
dans les filets de la mer créatrice qui lui
échappe...

"Le temps des Bouffons" est une des trois meilleures
critiques sociales filmées à vie à mon avis,

Falardeau ayant eu une formation d'anthropologue.
Le 25 septembre de chaque année
lui appartient désormais.

La fin du documentaire est assez émouvante merci.

Bref, ;-)
on a bien aimé tous les deux.

lundi 20 décembre 2010

Falardeau Pierre. Je ne pouvais le taire.


Texte de présentation reçu:

Germán Gutierrez et Carmen Garcia ont le plaisir d’annoncer que Monsieur Bernard Landry viendra présenter le documentaire Pierre Falardeau aux cinéphiles du cinéma Beaubien le mercredi 22 décembre à 18 h 50 et que le film sera ensuite à l’affiche durant toute la période des Fêtes.

Carmen Garcia et German Gutierrez ont pris les armes du cinéma depuis plus de vingt ans, toujours avec cette fièvre de dire et de témoigner. Lui à la réalisation, elle à la production, leur cheval de combat s’incarne dans la lutte contre l’injustice et pour un monde meilleur. De Qui a tiré sur mon frère? au Voyage de Nadia jusqu’à L’Affaire Coca-Cola leur regard dépasse les frontières géographiques avec un cinéma de profondeur.

Pierre Falardeau avait fait de l’indépendance du Québec le combat de sa vie et des déclarations incendiaires sa marque de commerce. Cinéaste et écrivain, il exprimait dans ses films et ses écrits toute la révolte qui l’animait. Grossier et manichéen pour certains, inspirant et courageux pour d’autres : Pierre Falardeau ne laissait personne indifférent. Avec le personnage Elvis Gratton qui s’est inscrit en force dans la culture populaire québécoise, avec toute l’attention que lui portaient les médias, Falardeau était devenu une des personnalités publiques québécoises des plus singulières et des plus écoutées, figure de proue du mouvement séparatiste. À coups d’extraits de films, de matériel d’archives et d’entrevues avec des gens qui l’ont bien connu, ni éloge, ni règlement de compte, Pierre Falardeau raconte le parcours de ce polémiste iconoclaste, franc-tireur mal engueulé et homme public controversé, par dessus tout amoureux fou du peuple québécois. En dressant son portrait, le film cherche aussi à réfléchir sur le discours indépendantiste de Falardeau et sa pertinence dans le Québec d’aujourd’hui.

Ce film inclut la participation de Manon Leriche, Francis Simard, Bernard Pivot,
Julie Snyder(herher), Céline Dion(honhon), Infoman, Paul Arcand, 
Denise Bombardier(héhé!), le sénateur Gigantès, Luc Picard, Julien Poulin,
Jérémie Falardeau,Richard Martineau(hoho!),Bernadette Payeur 
et des extraits des films Octobre, Le Party, 15 février 1839, 
Elvis Graton 1 – 2 – 3, Pea Soup, Le temps des bouffons, Le steak, Le magra.

Pierre Falardeau, une production d’Argus Films distribuée par K-Films Amérique,
prend l’affiche au cinéma Beaubien le mercredi 22 décembre.

Le montage du film a été assuré par Hélène Girard.


J'ai lu beaucoup de bien à propos de ce documentaire.

 

dimanche 19 décembre 2010

À mes lecteurs

Silencieux ou non,  j'aime.
Depuis le nombre d'années, j'ai tiré quelques vérités...
Essentielles.
J'ai aucun doute là-dessus.
J'ai cherché quoi vous dire
mais je ne trouve rien pour l'instant.
;-)
Vous ne perdez rien pour attendre,
brigands que vous êtes.

En attendant...

Je trouverai bien de quoi vous varloper
ou vous embrasser un de ces jours
sans condition, de même que vous,
envers moi.

Au revoir donc, chers amis.

Y.

samedi 18 décembre 2010

mardi 14 décembre 2010

Message de la Revue: Lettres Québécoises

LES AMI-E-S DE LETTRES QUÉBÉCOISES


Le magazine Lettres québécoises – comme la presque totalité des revues culturelles du  Québec et du Canada – sera amputé en 2011 de la subvention de 20 000 $ que lui attribuait Patrimoine canadien. Cette coupe dans nos revenus nous fait très mal. Elle met en péril notre survie l’année même où nous célébrons le trente-cinquième anniversaire de notre fondation.

Pour contrer notre manque à gagner, nous avons décidé de mener une grande campagne pour aller chercher au moins 500 abonnés au cours des semaines à venir. Nous vendons l’abonnement au prix spécial de 20 $ (au lieu de 30 $) pour quatre numéros et de 15 $ pour la version en PDF. Si on prend les deux formats, le montant chute à 30 $. Disons-le tout net, c’est donné!

Vous êtes donc tous conviés à vous abonner et à envoyer systématiquement cette lettre à vos ami-e-s pour qu’ils remplissent le formulaire d’abonnement que vous trouverez en document joint. Vous pouvez l’envoyer par la poste ou, mieux, le télécopier (514.397.6887). Vous pouvez même téléphoner directement à la SODEP (514.397.8670),

Vingt dollars, c’est à peine plus cher qu’un ticket de cinéma…

Nous avons vraiment besoin de votre soutien.

André Vanasse
Directeur
Pour visualiser Lettres québécoises, allez sur sur notre site.

Voilà pour une revue que j'estime importante.

Mon mot bien personnel maintenant.
Un gouvernement méprisant la culture du peuple
l'ayant porté au pouvoir d'un océan à l'autre 
mérite à son tour mépris et sanction 
de ses citoyens d'une rive à l'autre.
Je pense au projet de loi C-32 entre autres. 
(Googlez-le si ça vous intéressent.)
Pourquoi?
Parce que la culture c'est l'âme.
Le coeur et les tripes.
La voix et la musique.
On exporte peu les politiques
contrairement à elle, plus fragile
qu'un simple produit mais aussi nécessaire
que la nourriture.

Il faut savoir que "Patrimoine Canada" est un 
ministère relevant du gouvernement fédéral
et toute sa légion de fonctionnaires veillant
à la bonne application de l'idéologie au pouvoir
qui est plus ou moins la même peu importe
le parti, à savoir: l'aristocratie financière toute puissante.
Signée en ce moment par Stephen Harper, Herr Majesté
fédéraliste de droite religieuse contre lequel le Québec
a majoritairement voté, d'où en bonne partie
son statut de gouvernement minoritaire pan-canadien. 


Ouais la bonne blague!
Il gouverne comme s'il était majoritaire.
Que serait notre cauchemar s'il l'était vraiment?!
Héhé...La peine de mort serait rétablie,
on pourrait s'acheter un fusil peinard au dépanneur
sans se faire chier.
Ô joie du retour en arrière, façon grand-papa.
Pow, t'es mort. Le Far West retrouvé.
Eden des tout-puissants demeurés.

T'as beaucoup d'fric, tu aimes Dieu et notre loi?
Bienvenu au Parti. Prends à droite mon chéri. 
Des hôtesses avenantes et un coquetel enivrant
t'accueilleront pour t'offrir une soirée mémorable.

T'es un artiste pauv'e à grand yeule subversive?
Hmm, prends in tickette, ct'à gauche. 
Attends ton tour en attendant qu'Paul te dise
de peser su'l bouton SS sua commande de l'ascenseur.
Roger va t'accueillir en bas aek'  Lison pis son fouette
en lanières de cuir nouère pour te dompter.

(...)

À ceux pour qui la politique inspire 
indifférence,désillusion et désengagement,
je termine cet aparté en citant J.J.Rousseau:

"Celui qui ne fait pas de politique fait la pire." 

.........................................................................




 



samedi 11 décembre 2010

Le principe du Train (4)




Me semble qu'il va pas si vite...
C'est une supercherie.

De toute façon, j'embarquerais.

vendredi 3 décembre 2010

Le principe du train (2)

Vous êtes toujours assis, l'inquisiteur de pouvoir
dans l'allée centrale est à votre droite
pendant que le paysage défile vitesse moyenne
à votre gauche par le hublot.
Vous y jetez rapidement un coup d'oeil
pendant que le second s'amène pour porter
main forte au premier.Vous entendez vaguement
ses bottes frayer leur chemin dans l'allée;
des souvenirs muets vous reviennent, le hublot
s'agrandit, l'allée se rétrécit hmm rien de bon
à l'horizon lorsqu'il arrive accompagné
de son visage de marbre, plus grand que le premier.
C'est le second après tout; plus imposant.
Il vous fixe droit dans les yeux en vous disant
dans un français approximatif:

"Vous, avoir czhoses déclarées?"

En une fraction de seconde, le temps
qu'il faut à la moitié des roues pour fouler
trente centimètres de rails vous entrez
dans un état semi-catatonique en accord avec le mensonge
que vous vous apprêtez à dire, conjugué aux souvenirs
que le hublot grandissant de votre mémoire fait ressurgir
dans votre langue:

"Non, je n'ai rien à déclarer".

Il détourna ensuite son regard des gendarmes
vers le hublot défilant pour renouer avec ses rêveries de mémoire.
Erreur. Ne jamais détourner les yeux du pouvoir.
Le premier et le second pénétrèrent si bien
sa cabine économique et exiguë qu'il se retrouva vite
confronté à deux bites sur jambes dans son champ de vision.
Ainsi assis, il préférait de loin la compagnie réconfortante du hublot
à cette photo mal cadrée et d'un goût douteux qui malgré lui
imposa la fouille systématique de ses bagages.

Le temps des Fouines règne, pensa-t'il.
Il est ici désormais ce temps, de l'inquisition sophistiquée,
de la fouille anale par rayons interposés. Tout habillé.

Il vit le Néo-Moyen-Âge et ses souvenirs mélangés
par la lucarne qui lui était momentanément offerte
en même temps qu'il éprouvait résignation et révolte
par son regard sur l'époque qu'il était en train de vivre.

Allez-y fouillez, contrôlez, scannez, reniflez,
(que la pire de mes odeurs vous accompagne)
dites-moi quoi penser et comment agir, mécréants.

Il existera toujours une fenêtre
par laquelle m'échapper sinon,
je la créerai.

.............

Le train roulait inexorablement
en même temps.Vitesse de croisière.
Roues d'acier sur route d'acier et pourtant...
Rien du métal contre métal ne se sentait dans les cabines
à l'intérieur des wagons, le train planait au contraire
sur le confort de la plupart des passagers
occupés à dormir, lire ou triturer
leur Ipod-Iphone-Isuppose, pendant
qu'un pauvre bougre se démenait
avec les autorités dans son tout petit compartiment.

L'opposition




À: guerre, mépris, cupidité, intolérance et esclavage
j'oppose: Poésie, Musique, Amitié, Tolérance et Liberté.


(Extrait du film "Lisbon Story" de Wim Wenders,
découvert chez Laure K.
Musique de Madredeus.)