dimanche 14 octobre 2007

FNC 2- "La Zona" de Rodrigo Plà (Mexique)

Auréolé Lion D'Or du Futur au dernier Festival de Venise, le premier long métrage de ce réalisateur comptant plusieurs courts à son actif m'a captivé d'un bout à l'autre. En sélection pour le prix du public ici.

La Zona, c'est le bunker des riches de Mexico à ciel ouvert et emmuré version Kafka 2007, côtoyant la pauvreté abjecte des bidonvilles montré au grand jour sous un oeil nouveau. Le contraste est saisissant dans ce film d'une maîtrise absolue. Rarement il m'a été donné d'assister à une telle lecture de ce clivage séculaire dont on ne sortira jamais il me semble.

Trois ados d'un bidonville profitent d'une brèche provoquée par l'effondrement d'une réclame publicitaire pour pénétrer la Zone et perpétrer un vol qui finira par la mort d'une vieille dame, un garde privé et deux d'entre eux, laissant un jeune prisonnier dans la geôle dorée.
Les illustres citoyens décideront de poursuivre eux-mêmes le jeune "rat" avec force caméras, pétoires et autres objets contondants, afin d'éliminer ce témoin indésirable qui trouble l'ordre de leur monde, sous l'oeil insistant d'un policier qui voudra coincer les véritables coupables.
Se greffe une charge sociale assez intense sur le contraste révoltant de la pauvreté qui souffre toutes les injustices versus la richesse qui fait sa justice.

Thriller haletant et imprévisible mené de main de maître; de facture plus classique et un peu moins violent que ce à quoi je m'attendais, quoique...
Excellent casting et très belle musique qui appuie sans surligner.
Film majeur qui s'inscrit dans le renouveau du cinéma mexicain.

Sur le billet qu'on nous a remis pour notre appréciation, il y avait les choix suivants:
"Pas aimé du tout"
"Un peu"
"Beaucoup"
"Passionnément". J'ai hésité entre les deux derniers pour finalement encercler "Beaucoup".

Rodrigo, je te surveille désormais.
8.5 pour un premier long maîtrisé et captivant.

Au menu ce soir: "Nous les vivants" de Roy Andersson

1 commentaire:

Yvan a dit...

Je corrige la note: 7 au lieu de 8.5

Me suis laissé emporter un peu par l'exotisme mexicain de ce film somme toute assez classique à l'américaine qui révolutionne rien mais qui illustre brillamment le clivage pauvreté-richesse.