dimanche 28 mars 2010

Ondatra Zibethicus






Je bossais comme il se doit,
5 sur 7 mon commandant.
Ya deux jours, il faisait très froid par ce beau matin,
je livrais avec mon camion dans un nouveau
développement d'immeubles à condos,
péteux à souhait dans ma banlieue quelconque.
Environnement frais chié dans lequel je larguai un colis
comme j'en largue des dizaines à tous les jours
mais au retour vers mon véhicule j'aperçois ti pas
une étrange bestiole sur le dos, les quatres fers
en l'air au beau milieu de la chaussée,
mais vraiment au beau milieu.
Morte.

Sur le dos, pas de sang ni tripailles au soleil
glacial mais un corps inerte;
strange motherfucka'  I tell ya.
Sur le coup je ne réalisai pas que c'était un
rat musqué mais une créature immonde,
croisée entre le rat et la marmotte tant
le volume de son corps et la longueur
de sa queue imposaient surprise et dégoût.
Vision dantesque.

Sur le coup je m'écriai:
"C'est un osti d'gros rat!"
Personne pour me répondre évidemment.
Avec raison car j'étais seul à m'extasier;
sa seule queue faisait facilement
dans les trentes centimètres.
Velue à souhait.
Quel citoyen de banlieue
serait prêt à disposer d'une telle carcasse.
À ras-le-corps elle faisait facilement
5 cm de diamètre pour s'étirer jusqu'à...demain.

One fuckin' ugly beast.
Son visage (?) était figé en un rictus ratibus,
laissant voir deux paires de dents,
une inférieure et l'autre supérieure,
acérées et jaunâtres,
sans doute aussi efficaces que ses quatres
pattes mesquines et bien griffées.

Elle faisait le volume de Zazou,
la chatte de ma copine.
Je les aurais pas mises toutes
les deux ensembles dans une même pièce
parce que j'aime beaucoup Zazou voyez-vous...

J'ai failli prendre cette morte bête en photo
pour vous la décrire plus en détail mais
faute de temps j'ai passé outre en me disant
que ce serait peut-être un peu...Hum...
Borderline... :-)

Ça a certainement testé mon endurance
à l'horreur en tous cas.

Au-delà de ce constat, réside
une conclusion beaucoup plus
navrante, soit celle de la destruction
de l'environnement au profit
de la bulle immobilière banlieusarde
qui petit à petit, chasse le citoyen
et la faune environnante de la cité
pour le pousser plus loin de son lieu de travail
et sa nidification naturelle, à plus haut coût énergétique
tout en lui faisant miroiter de fausses économies
sous prétexte de propriété, hypothéquée à vie.

22 commentaires:

s.gordon a dit...

Ouain. Y'a toujours pire qu'un rat musqué en fait de laideur hein.

Si la bête avait été entre la vie et la mort, t'aurais fait quoi? L'aurais-tu achevée?

Bon matin Yvan :)

Daniel a dit...

Billet intéressant. La meilleure façon de protéger ce que nous appelons l'environnement est de créer des villes compactes. L'amour de la banlieue profonde au nom de l'amour de la nature a toujours eu quelque chose de profondément faux.

Yvan a dit...

Bon matin très chère.
Tu évoques deux sujets passionnants en deux petites phrases seulement. :-)

On aimerait tant définir
la laideur(et la beauté),
les circonscrire pour
les mettre en boîte une
fois pour toutes sauf
que c'est pas tout à fait
comme cela que ça fonctionne
n'est-ce pas.

C'est pas beau un rat,
au sens propre.Un véritable
bac à merde ambulant qui trimballe
quantité de microbes potentiellement dangereux.
Tous des malpropres,dotés
d'un physique ma foi très ingrat
on en conviendra.
Qu'y a-t'il de plus laid
qu'un rat dans l'immensité
de notre biodiversité?

Une mante religieuse!
C'est laid pas à peu près
cet insecte.Abject mais...
Vivant,donc respect.
(Chu bouddhiste sur les bords
en ce qui concerne les êtres vivants)
La laideur au sens propre
n'est rien,comparée à celle
du sens figuré dans lequel
l'être humain peut exceller.
Un champion de la laideur
en même temps qu'un être
potentiellement beau.
Contradictoire quoi.

Ton essentielle et remuante
question maintenant.
Cela pourra paraître "facile"
d'y répondre comme ça ek
des mots dans les airs mais
oui,je l'aurais achevée.
Ce n'eût point été la première
fois que j'abrège les souffrances
d'un animal.J'aurais pris
un bâton quelconque,l'aurait
posé sur sa poitrine à
hauteur approximative du coeur
et l'aurait enfoncé en détournant
le regard.

Donner la mort n'est pas chose
facile,c'est un lourd souvenir
à porter mais c'est justement un don,une délivrance dans ces cas d'animaux mourrants et un poids
beaucoup plus facile à porter
que l'inaction,représentant
ici une forme de cruauté
involontaire pour ceux qui
sont incapables d'en finir.
Je les comprends remarque
Sandy,ce n'est pas évident
du tout mais laisser un
animal souffrir est inacceptable
pour moi quand il n'y a rien
d'autre à donner qu'une
délivrance.

Tu l'avais la question toi
en ce dimanche matin! ;-)

Yvan a dit...

En effet Daniel,
malheureusement on vit le contraire
des villes compactes.L'étalement
urbain est une catastrophe environnementale sur laquelle
je reviendrai.

RAINETTE (l'énigmatique) a dit...

Quand tu creuses pour construire des immeubles, kesqui arrive ? Les gros et petits rats (tout acabit) sortent de leur cachette et se réfugient là où ils peuvent ! Et on en écrase un de temps à autre. Au moins c'était pas Zazou ou un autre minet !

Blue a dit...

J'ai un train de retard, pendant que je pensais à la laideur tu passes à la gourmandise...
Bon, cet échange là avec Sandy m'interpelle aussi, mais puisque tu passes tout de suite au sirop, vais en faire une note, tiens!
Comme je 'kiffe", le sirop d'érable, perso je l'utilise à la place de la cassonade dans nos recettes du Nooord!
Bon je sais on s'éloigne du musqué là; mais pour mieux y revenir!
:-)

Yvan a dit...

:0)

Yvan a dit...

Tiens donc Blue.
Je savais pas
que tu faisions passer
le sirop avant la cassonnade!

Pour ma part tous sexes confondus,
je fais passer les caresses
avant la bastonnade!

Hihi,t'es trop drôle.
Oh boys and girls...
On sait jamais ce qui
peut nous apparaître
en plein visage un lundi.

Blue a dit...

:-)

De part et d'autre on se donne bien du plaisir avec nos jeux de mots, n'est-il pas!
Ché pas, j'me tâte, les caresses et la bastonnade, les deux en phase, va savoir, chacun sa recette!

:-)

L'important c'est le plaisir!
Non?

Yvan a dit...

@ Rainette:
Zazou est jeune et pleine
de vitalité,faudrait pas
qu'elle crève maintenant
sinon,ce serait un deuil
à faire.
C'est con comment on
s'attache aux bêtes
quand on sait que la
vie peut nous être retranchée
n'importe quand en sachant
que la leur sera probablement
plus courte que la nôtre.

Yvan a dit...

Pleasure is a measure,indeed.
;-)

s.gordon a dit...

L'inaction est un poids plus lourd à porter, t'as saprément raison. Dans le cas d'un animal très mal en point, je me suis souvent posée la question. Que ferais-je? Serais-je capable de l'achever? Il le faudrait. J'imagine que ça va sûrement m'arriver un jour, et je souhaite ardemment trouver le courage de le faire. L'adrenaline, la compassion et la déférence m'y conduiront sans doute. I hope so. Rat pas rat.

anne des ocreries a dit...

Des rats musqués, j'en ai jamais vu, chez nous par contre ça pullule de ragondins, c'est des bestioles marrantes, que tu peux approcher facilement et si tu te débrouilles bien et que tu leur fais pas peur, des fois tu peux t'asseoir juste à côté pendant que ça mange, et leur gratouiller la tête et pis le dos ; ça a aussi des dents oranges vachement tranchantes, assez impressionnantes. Des fois, les chasseurs les flinguent à cause des trous qu'ils creusent dans les berges de la rivière, m'est arrivé d'en bouffer, c'est pas dégueu en ragoût avec des patates et des carottes, mais c'est noirâtre comme viande et faut dépouiller, vider et cuisiner illico, sinon ça faisande très vite, comme bien des aquatiques.
ça a dû te faire de l'effet. Si je comprends bien, c'est plus gros que le ragondin alors, ton bestiau ?

Yvan a dit...

"On achève bien les chevaux".

Je crois perso que la douleur
éprouvée à achever un animal condamné est directement
proportionnelle à l'affection
qu'on lui a donnée,
peu importe sa grosseur.

La mort que l'on donne
à un animal sauvage est
bien moindre que celle
donnée à celui qu'on a
domestiqué et aimé.

Je souhaite à personne d'avoir
à vivre une telle situation
dans le cas d'un ami quadrupède.
Surtout pas à toi,Sandra.

Yvan a dit...

Anne hihi...
Pour me faire de l'effet
ça m'en a fait.
Mon bestiau est plus petit
que le tien!
J'ai fait une tite recherche
wikipédia,t'iras voir si ça te tentes mais le ragondin est bien
plus gros que le rat musqué.

C'est le "myocastor coypus",
pesant jusqu'à 8 kilos contre
2 kilos ici,introduit en France
au XIXe,originaire d'Amérique du Sud et classé nuisible dans plusieurs départements,bon.
Ça veut pas dire qu'il est
pas sympa et comestible.

Un genre de croisement entre
le rat et le castor.
J'savais pas que ça se mange
avec patates et carottes par
contre.
Tu m'en apprends de bonnes là.

anne des ocreries a dit...

Bin si, ça se mange, tu fais ça en ragôut comme un lapin ou un truc du même genre, tu fais revenir des oignons coupés fins dans une cocotte, puis ta viande, puis tu mouilles de bouillon et d'un filet de vin blanc, et puis genre au bout d'une demi-heure tu y mets tes patates épluchées et tes carottes itou, entières, pis un brin de thym et une feuille de laurier, voilà, encore une demi-heure/trois quarts d'heure de cuisson, vérifier l'assaisonnement et le niveau de jus de temps en tems, tourner, et bon app'.
Alors il était pas si gros qu'un ragondin, donc. Tu sais, je pense comme toi : une bête blessée qu'on ne peut soigner, faut la finir, même si gasp, pas drôle. Je partage complètement ton point de vue là-dessus.

anne des ocreries a dit...

Ah ouais, pis j'oubliais : en fait, comme la viande est noirâtre, vaut mieux faire le ragoût au vin rouge, d'une part, sinon, ici, ce qui se fait, c'est de le faire en terrinne, comme le pâté de lapin ni plus ni moins.

Yvan a dit...

Ben ça alors...Héhé...

Yvan a dit...

Tu sais Anne on mange bien
du porc,bestiau qui vit
dans sa merde et polluant comme
pas un,élevé industriellement la plupart du temps ici,alors le ragoût de ragondin avec du vin...

Dans les Amériques je suis pas certain que ta récette ferait un tabac dans les chaumières,ni dans les restos d'ailleurs parce qu'il
y a la syllabe "rat"
et l'image correspondante.

Sur les tablettes depuis kek
temps est apparue la viande
de bison et de cheval.
Manger du bison est plus
acceptable,plus classe.
Mais le cheval!
La viande de cheval!
Probablement des picouilles,
de vieilles rosses dont personne
ne veut,sauf en steak haché fin
bien enveloppé et moins cher
à l'achat que le boeuf
ou le poulet;le veau et
les fruits de mer sont
assez chers ici.

Merci d'échanger ta culture
avec la mienne, t'es sympa.

Bon week end.

anne des ocreries a dit...

Joyeuses pâques Yvan !
Le cheval, c'est assez fréquent que les gens en mangent ici, en fait vois-tu, c'est le seul débouché qui soit resté aux chevaux lourds que la motorisation aurait fait disparaître sinon....donc, ce n'est pas forcément de vieilles rosses que tu mâches - du moins chez nous ; inutile de te dire que je ne mange pas de ça, je suis cavalière.
Jamais mangé de bison, y a pas ça chez nous, et ne te fais pas de fausses idées : manger du ragondin, c'est pas tout le monde ici qui le fait, juste les chasseurs, c'est aussi assimilé à une sorte de rat ici pareil, ceux qui se risquent sont ceux qui connaissent bien la bête et savent qu'elle est parente des castors ! d'ailleurs, c'est quasi le même profil, si tu regardes !
Mais ça craint le froid, et les hivers durs en fait crever pas mal.
bon week end Yvan !

Yvan a dit...

:0) Happy Easter to you.

Vrai,le ragondin a une tête
et un corps de castor avec une queue de rat!

Mea culpa,Anne la cavalière:
J'ai déjà mangé du cheval
en steak haché. Eeehh oui.
Mais j'ai longtemps hésité hein,
me suis senti comme une sale bête;
la curiosité de mes papilles
l'a emporté.
Elle ne furent pas déçues.
C'est une viande qui se compare
avantageusement au boeuf.Plus santé car moins de cholestérol
et probablement moins de toxines.
Reste la question éthique voire
morale,manger du cheval...
Ça fait vraiment carnivore
fini mais bon j'crois qu'on
se comprend.;)

Les goûts et cultures
se font face en diverses
interprétations culinaires
sur la planète.

anne des ocreries a dit...

Alors, si tu as aimé le cheval, je te conseille d'essayer l'autruche, à l'occasion - et tu ne seras pas déçu !
absolvo te, il y a des curiosités qui bottent la morale en corner, je comprends qu'on puisse goûter "pour voir" - et puis, le champ des possibles est vaste, ne le restreignons pas aux seuls nôtres ! :)