dimanche 11 septembre 2011

Marché à Maria Callas

Dans le petit parc avec fontaine au milieu,
en face de chez-moi par ce Dimanche
ensoleillée tout plein de ce début septembre.

Je déambule entre les tables d'offrandes,
la bonne humeur est générale et l'air bon.
Narines et antennes ouvertes à pleine capacité.
Je zieute des bas de laine tricotés-maison à une
et Maria Callas à une autre, miam.
Petite récolte en prévision.
J'attaque la Divine d'abord.
Tripote les boîtiers, lis les airs inscrits,
les chefs d'orchestre et la qualité d'enregistrement.
C'est du tout bon mais pas donné, vu la vétusté
d'un CD à l'ère Ipod/mp3/mp4.

"Bonjour, ça a l'air bon tout ça cher Monsieur!"  Lui dis-je.
-Bonjour, oui c'est Maria Callas et les cd sont
en parfait état.
-J'ai bien vu ça, merci.
-Elle a tant enregistré, je peux pas demander la lune
pour ces cd mais ils sont pas si populaires ceux-là...
-Votre prix est assez cher, oui.
-C'est peu négociable.
-Je comprends, c'est la Divine après tout!(clin d'oeil gros comme le bras)
-En effet oui, yen a pas eu d'autres comme Elle,
 aucune ne l'a surpassée depuis.
-Vous croyez? (la qualité de son français parlé m'impressionne pour un vieux boomer)
-Demandez aux mélomanes, chu personnellement convaincu. Pas vous?
-Ben oui, j'en ai écouté une couple, elle torche hein.
-J'vous jure j'ai rien entendu de pareil de toute ma vie.
-Ben là...Bon...Permettez j'ai l'autre table à voir juste à côté.
 Je reviens vous voir dans pas long.
-Comme vous voulez...

Je me déplaçai donc juste à sa gauche
pour des bas de laine tricotés-maison.
Osti...
Il n'en fallu pas plus pour qu'un
trublion vienne me ravir l'objet
en l'espace d'une minute ou deux maximum.
One missed call, vous dites?!
J'ai tenu la somme dans mes mains,
elle était à moi si j'avais voulu, mais hop
elle disparut dans les mains d'un autre.
Un jour je gagne,  l'autre je perds.

J'ai bien essayé de racheter
ou feindre l'émoi face à l'acquéreur
qui n'en vit davantage mon stratagème.
J'ai même essayé de lui reprendre des mains
en rigolant. Rien n'y fit évidemment.
Je le savais dès son départ.
Je devais revenir bredouille
ou si peu. Avec une toute petite grenaille
en guise de consolation.

Ce qui fait chier parfois dans la vie,
c'est de tenir un trésor sans le savoir.
Le laisser aller et s'en rendre compte
après coup.

Mais bon.
Maria Callas devrait pouvoir s'acquérir
au complet par d'autres moyens
technologiquement plus simples.


There are other ways to get
to the point.
:-)

2 commentaires:

anne des ocreries a dit...

C'était juste pas le jour.....tu verras : tu auras une autre chance !

ça t'a donné l'occasion d'apprendre une ou deux choses, en passant ; tout n'est donc pas perdu.....

Yvan a dit...

:)
L'émotion se perd.
Maria Callas,jamais.