lundi 7 février 2011
Le Ciné-Bazar de Médiafilm
Photo:www.voir.ca
Samedi dernier pour la première fois, je suis allé à la 4e édition
de cet événement annuel organisé par Médiafilm dans le sous-sol
d'une église du Plateau Mont-Royal, rue Garnier coin St-Joseph.
C'était la première fois de ma vie où je voyais une file
d'attente à l'entrée latérale d'un lieu de culte catholique.
Visiblement à mon arrivée dix minutes avant l'ouverture,
plusieurs étaient au parfum.
L'atmosphère sentait bon le 7e attendu par des dizaines
de sympatisants, impatients de s'engouffrer dans l'antre
le temps d'une journée.
Médiafilm est une agence de presse québécoise produisant textes,
horaires et critiques alimentant chaque semaine des dizaines de médias
imprimés et virtuels chaque semaine sur l'ensemble des sorties
de films en salles, parutions DVD et films programmés à la télé
d'ici.
Leur échelle d'évaluation artistique créée en 1968
demeure encore aujourd'hui une référence
cinématographique. Je vous la reproduis:
(1)-Chef d'oeuvre
(2)-Remarquable
(3)-Très bon
(4)-Bon
(5)-Moyen
(6)-Médiocre
(7)-Minable
Quel bazar ce fut! Une caverne d'Ali Baba riche et variée,
même si exclusivement réservée au cinéma et ses dérivés.
Ma cote perso lors de cette première visite: (2)
Un rassemblement communautaire pour tous les goûts
et tous les âges, convivial, amical. Un joyeux ensemble
de particuliers,d'éditeurs et de distributeurs.
Je ne comptais plus les sourires radieux. Un succès boeuf.
Des appareils et de l'équipement d'un autre âge,
des affiches et revues anciennes, bouquins,
bandes sonores, films super8 noir/blanc/couleur,
VHS, des photos originales dédicacées,
ré-impressions de qualité à la pelle et j'en passe.
Bref, tout pour le collectionneur et le néophyte
à prix d'ami défiant toute compétition.
Ebay et les autres n'arrivent pas à la cheville
du ciné-bazar pour les prix demandés.
Ils peuvent tous se rhabiller.
Sans parler des films DVD disponibles
par milliers pour des prunes.
Des prunes osti!
L'événement comporte aussi un volet social.
Financé à même les revenus du bazar et la partie
discrétionnaire des profits empochés par les exposants-vendeurs
en partenariat avec le FIFEM (Festival Int'l du Film pour Enfants de Montréal),
il favorise des sorties au cinéma à l'intention d'élèves du secondaire
1et 2(Lycéens) provenant de milieux défavorisés.
C'est une idée de génie de la part du rédacteur en chef
Martin Bilodeau de Médiafilm, il y a 4 ans.
À quand un bazar du même genre version littérature
qui favoriserait la lecture et la découverte littéraire?
Quoiqu'il en soit j'ai bien aimé mes deux heures passées
au même endroit.
J'ai eu l'occasion d'échanger avec Philippe Gajan
du 24 Images à propos du cinéma de Robin Aubert.
(Il y avait un autre monsieur sympa qui l'accompagnait
et dont j'ignore le nom encore, Marcel Jean peut-être, je sais pas.)
Vraiment cool. Me suis procuré leur no 149 et l'avant-dernier
film de l'auteur sus-mentionné inclus en DVD pour une prune:
"À quelle heure le train pour nulle part".
Puis Louis Dussault, président de K-Films Amérique.
Un distributeur qui m'invite à ses projections de presse
et avec qui j'ai pu causer un peu plus.
Que du bonheur, vraiment.
Je n'ai qu'une seule critique à formuler.
Le manque d'espace pour un événement qui grandit.
Le succès est tel que d'année en année il faut agrandir
l'espace donné sans dénaturer le côté convivial et la proximité
bon enfant de l'art partout exprimé.
Fuck, le plancher était occupé, concentré, animé
par une passion commune appelée cinéma.
Deux heures après l'ouverture
on se marchait sur les pieds tant la foule était dense.
Ils sont là, ils existent ces gens amoureux
qui veulent retrouver un sous-sol riche en nutriments.
Le bazar est victime de son succès,
mon souhait est qu'il sache gérer sa popularité.
Un beau défi d'agrandissement, à mon avis.
J'avais un budget 2011 légèrement défoncé.
Ma récolte DVD, en dehors des sus-nommés:
-"Barry Lindon" (Kubrick)-pas vu
-"The Wrestler" (Aronovsky)-pas vu
-"Amadeus" (Forman) -vu et un sommet en son genre.
-"Flags of our Fathers" (Eastwood)-pas vu mais "Letters from Iwo Jima" bien aimé.
-"J'ai tué ma mère" (Dolan)-pas vu c'est son premier;
crainte d'hystérie juvénile malgré Les Amours Imaginaires assez maîtrisé.
-Tout le Festival Spasm en 5 DVD- pas vu
-Le guide DVD 2011 de la Boîte Noire.
-"Le Soleil" (Sokurov)-pas vu
-"12:08 à l'est de Bucarest"(Porumboiu) -vu et jouissif.
Un chef-d'oeuvre de premier film, caméra d'or à Cannes 2006.
"Bijou d'humour politique absurde" (Odile Tremblay, du Devoir)
Bien d'accord avec elle cette fois-ci. Une originalité, une profondeur
et une fraîcheur réjouissantes.
Un film marquant à mon avis.
Tout est maîtrisé dans ce film: scénario, caméra, acteurs
et surtout: vision socio-politique douce/amère profonde
de la Roumanie Post-Ceaucescu.
-"El rio y la muerte" (L.Bunuel)
En version originale espagnole sans sous-titres.
Plus, gâterie suprême à peine avouable
ayant grevé une bonne partie de mon budget:
Une ré-impression belge(1989)de l'affiche originale
en deux langues du film "La Mort aux Trousses"
d'Alfred Hitchkock: "North by Northwest".
Je suis pas un collectionneur de nature.
Une fois l'oeuvre vue ou lue je passe
à une autre, sauf exceptions.
Longue vie aux bazars qui perpétuent la mémoire.
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5 commentaires:
Punaise ! je t'aurais bien accompagné, tiens ! J'aurais appris plein de choses ! C'est vraiment chouette un truc comme ça.
Essaies même pas, ma ciné Eumig 16 mm, pas à vendre, o.k là.
Il y a des trésors dans les 8 et Super 8 familiaux.
Avec un bon p'tit joint pis des scènes de paquebot bourré de québécois en rade à Port-au-Prince dans les années soixante. Les jeunes haïtiens qui plongent pour attraper les pièces de monnaies lancées par les ancêtres dé tabarnacos actuels. Ajouté à ce cela, les couleurs un peu surréalistes... D'autres à Las Vegas ( avant Céline, son mononc Angélil, p'tit Charles pis ses bessons de frères)tout aussi hallucinant.
Punaise tu dis Anne!?
Hihi.Punaise de punaise.
Par le bras je t'aurais accompagnée.
Des tables et des tables à découvrir
toute la matinée.
Une Eumig 16 mm...
T'aurais flipé MMWH.
Des tas de films en Super8 muets
et en bobine.
Des monteuses,des visionneuses,
des projecteurs,des lampes
des caméras 8 et 16mm à prix d'ami,des contacts,des ressources
et des luronnes au joli sourire.
En deux heures j'ai tout claqué
mon cash et pas fait tout le tour
loin de là mais j'y serai désormais
chaque année que la vie me prêtera.
Ah criss oui.
Une telle qualité en si grande
quantité et à si bon prix,
c'est rare.
Juste les bouquins y avait
de quoi fureter pendant
de longues minutes...
Pis il y avait ce quidam
de Critérion qui vendait
de ces chefs-d'oeuvres
emballés et neufs qui odoraient
le bonheur cinéphilique
à moitié prix.
À rendre fou.
Enfin presque hein.
Parce que faut en revenir
un m'ment donné.
La foule intense m'a aidé
à en sortir sinon je retournais
au guichet pour acheter d'autres
objets de mon désir.
:)
AHHH ! ça fait plaisir de se faire plaisir !
;)
J'aime ces greniers à perles rares...
:)
Tu aurais aimé ces greniers
et sous-sols dévoilés.
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