dimanche 13 juillet 2008

Encore plus de films

Je vis un épisode d'insatiabilité visuelle.
J'ai faim d'images et de son.



"Black Belt" - Jap. 2007-95min-35mm-S.Nagasaki (Bien)


Vu à la cinémathèque.
(ah les sièges confortables comparés à ceux du Hall Concordia)

Au début des années trente, l'histoire de 3 maîtres de karaté prendra
des chemins différents(selon leur caractère) suite au décès de leur
mentor pour lui succéder et obtenir sa ceinture de grand-maître.

Exactement ce à quoi je m'attendais:
Classicisme dans le scénario et la manière de filmer.
Photo soignée. Ya le bien et le mal.
Manichéen nuancé, je dirais au final.
Un film qui revient à l'essence des arts martiaux soit:
la maîtrise de soi et l'utilisation de l'énergie de l'adversaire
retournée contre lui et l'éternelle opposition bien/mal .
Un bon film de base sur le sujet. Sobre.

Ça, et l'intérêt de voir trois véritables maîtres reconnus se
débrouiller en tant qu'acteurs d'une part,(inégaux)
et de voir des combats sans artifices aucun d'autre part(ça torche).
On est loin de Jackie Chan et c'est tant mieux.
Rapides comme l'éclair, félins d'une précision et
d'un contrôle absolu.

J'enfourche ma zézette d'enfer, direction cinéma du Parc.
Un scooter en ville l'été, c'est l'pied.


"My Winnipeg"-Canada-80min-35mm-Guy Maddin(Superbe voyage)

Confession: C'était mon premier Maddin vu.
Eh oui. Frappez-moi, mais tout doucement ok?
Documentaire fantaisiste irrésistible dès les premières images
sur sa ville natale: la plate et morne Winnipeg,
qu'il réussit à nous rendre attachante par son imagination,
sa grande sensibilité, un sens de l'observation inné
et son talent fou d'orfèvre visuel.

Archives, séquences animées, éléments auto-biographiques,
surréalisme.Majoritairement en Noir et Blanc, narré par lui-même.
Un doux délire de grand artiste tendre. Un véritable rêve éveillé.
Quel travail minutieux à la réalisation, faisant beaucoup avec peu.
Esthétisme rappelant celui de l'Allemagne des années 20 mais ça
demeure unique en son genre. Guy Maddin, sacré conteur.

La musique est belle aussi. Le film commence avec une
chanson style années 50, voix de crooner enjouée:
"Winnipeegg, my beautiful Winnipeegg" ...
Puis on est dans un train, un type sommeille et
Maddin commence la narration ainsi:
D'une voix neutre, il dit:
"Winnipeg... Winnipeg... Winnipeg..."

Trois fois. Drôle et hypnotique.

Certains pourront peut-être tiquer sur un léger
surplus narratif et le thème récurrent de la mère
castratrice, mais moi je vous ai rien dit.

Coup de coeur, je veux tout voir de lui.


Le lendemain, deux autres films. Ma soif ne sera jamais étanchée
et j'ai du temps libre. Un fâcheux contre-temps(crevaison)
me fait manquer la première moitié de:


"Au-delà de l'animation 2008"-International-115min-vidéo
(Unique et réjouissant)

Franchement, Fantasia pour l'animation c'est difficile à battre.
Très fort d'année en année. Nul doute que la première partie
manquée était aussi forte que la 2e moitié vue.
Diverses formes d'animation et de narration mondiales.
Qualité exceptionnelle.Des bijoux de poèmes visuels et musicaux.
Un docu animé fascinant sur la vision cinoche de Norman McLaren.
L'ONF très en forme avec "Ici par Ici" d'Obom, entre autres.

Magnifique; pratiquement tout ce que j'y ai vu m'a ravi, secoué,
transporté.Il me faudra trouver ça et Genius Party en DVD avec le
"Best of Ottawa's animation fest" et "Peur(s) du noir" que j'ai manqués.
Et à moins d'un miracle, je manquerai "From Inside"
de l'américain J.Bergin.
Parait que c'est qque chose.


Un dernier et le moindre:

"All the boys love Mandy Lane" É-U 2006-90min-35mm-J.Levine
(Ben "ardinaire")

Prise de risque avec Bande-Annonce et description littéraire.
Jet de dévolu faute de mieux et de représentations "sold out".
Déception.
Ça se veut un "Slasher nouvelle génération".
But it's just another Slasher movie, #85830.
Ça pointe tout juste son nez au-dessus de l'eau dans la moyenne
du genre.Dialogues un peu plus relevés, mais ça joue des mêmes
codes pour la Xe fois.La finale ça tient pas la route, invraisemblable.

Pis j'en ai marre des Slashers, c'est toujours la même
recette de pitounes et d'ados en rut qui se font trucider.
Leurs affiches sont toujours les mêmes:
Un pétard de fille à l'avant-plan avec une bande
de jeunes morons en arrière. On dirait des acteurs
"wannabes" dans l'élaboration laborieuse de leur
C.V. Hollywoodien.

"Mister Director/Producer, hire me please,
you see me naked in Slasher no 354,
and I'm excellent in screaming and getting chopped off"...

À moins d'une référence perso fiable,
je "slaque la poulie" des slashers.
Ya mieux à voir.

Je termine avec les intriguants qui restent à
Fantasia selon les goûts:

From Inside** (possiblement très fort)
Red
Triangle
Dark Floors
Going by the book(verrai)
4Bia(verrai)
Cryptozoologie(je vais essayer fort Nicolas ;)
Un ou deux Programme de courts
Le Tueur
Alone
Hunting Grounds
Home Movie
Midnight Meat Train =

"Le train d'la viande de ménuit" en québécois.

D'après moi, c'est pas une viande bien tendre que celle de minuit
à bord d'un train; plutôt dure et morte de peur...
J'aime aussi les films d'amourr. Plus tendres.

En fait, je crois que chaque être humain possède
sa part de tendresse et de dureté en lui à doses variables d'un
individu à l'autre. Le défi d'une vie consiste à transformer
son agressivité en quelque chose de créatif qui ajoute une valeur à
l'humanité ou au pire, ne nuit à personne. Gérer ses émotions.

Évidemment on peut se nuire à soi-même, ça peut être
tragique intérieurement et pour ceux qui nous aiment.
Mais tant qu'il y a une issue, un exutoire créatif,
une sortie possible, c'est moins pire.
Nous avons tous(tes) nos démons intérieurs à dompter ou exorciser
à plus ou moins grande échelle.

Quand la conscience, la volonté et l'espoir sont là,
tout est permis vers le changement d'optique et de mode de vie.
Mais rien n'est facile ici, et tout est lent dans la rapidité du
"rythme moderne post-11 sept 2001". Très lent même.
Lent dans l'évolution des moeurs et sociétés,
rapide dans la consommation, la guerre, le travail et l'esclavage
post-moderne.

Pourquoi j'écris ça?
Les films et la vie que j'ai vus récemment me l'inspirent
sans aucune volonté moralisatrice.




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