dimanche 8 juin 2008

Rafale DVD











"Voleurs de Chevaux" -Micha Wald- Belgique 2007. (2)



Western européen au souffle épique, malgré un budget assez restreint.
Au début du 19e siècle, l'histoire de deux couples de frères qui fuient la pauvreté chacun à leur façon en s'enrôlant chez les Cosaques(osti de cosaques!) dans le premier cas, et en volant des chevaux dans le deuxième. Leur destin se croisera violemment pour s'assouvir dans la vengeance.



Brillant exemple où le manque d'argent est compensé par l'imagination d'un scénario naturaliste crédible, la direction d'acteurs, la musique envoûtante et légère( signée Johann Johannsson en grande partie), le talent de Micha-cinéaste et la performance magistrale des quatres jeunes interprètes: Adrien Jolivet et Grégoire Leprince-Ringuet d'une part, (si je ne m'abuse)dans la peau des deux aînés "chiens sauvages".
Grégoire Colin et François-René Dupont dans celle des cadets plus fragiles.
Performance viscérale qui m'a prise aux tripes.

Wald prend le temps de développer ses personnages avec nuance et profondeur, tout en filmant la violence crue avec doigté. Beau travail sur le son et la chorégraphie de ces scènes. Une vision d'auteur originale et talentueuse se dégage du tout, hyper-réaliste. On sent de l'âme, et une signature. Finesse psychologique, observation très juste dans l'oeil de la caméra.

J'ai trouvé ça très fort, ça va m'habiter longtemps.






"Michael Clayton" -Tony Gilroy-USA2007 (3)



Thriller socio-politique captivant, remuant et très habile. Scénario très bien écrit. Le traitement des flash-back passé-présent éclairent sans confondre.
Interprétation crédible et juste. Sujet actuel et troublant, à propos de la vérité des grandes corporations, affamées de pouvoir au point de tuer civilement. Réalités qui échappent souvent au commun des mortels, doublée du désir de rédemption de personnages éprouvés par leur ambition, la réalité environnante et la signification de leur propre existence dans le bordel compliqué de la vie moderne avec sont lot de mensonges avec lesquels il faut "dealer".

Presque documentaire tant le réalisme est bien rendu.

Conclusion cependant un peu idéaliste. Sans vendre la mèche, c'est loin d'être "la norme des cas" mais ça fait un bien énorme quand ça arrive ;).


"Truth can be adjusted". Ouais, vous l'avez dit, marchands de poison, carriéristes finis, vendus, traîtres, etc...






"Into the Wild" -Sean Penn- USA 2007 (4)


Drame. Voyage initiatique d'un jeune "Drop-out of College".
Un genre "casse-gueule", difficile à renouveler et Penn réussit à moitié le pari quant à moi.
Ok, je serai pas vache, je l'aime bien, c'est réussi mais pas un chef-d'oeuvre.
C'est déjà ça de pris, et c'est très bien. Ça se laisse regarder avec plaisir.
Penn effleure la profondeur, c'est sensible dans la vision mais pas si profond dans l'fond, comment dire...

C'est un cinéaste de talent mais dans ce cas-ci, il transcende peu son sujet.
Une succession de scènes et historiettes inégales dans la vie d'un post-ado qui crisse toutte ça là en brûlant tout son argent, pour partir tout nu à l'aventure en son vaste pays. Basé sur un fait vécu, bien filmé, de superbes images et de la belle musique. Trop de musique d'Eddie Vedder(ex-leader de Pearl Jam), qui vient alourdir le tout par son omni-présence. Elle est belle sa musique c'est pas ça, mais pour le film, c'est trop appuyé, tout le temps. C'est tout un art, savoir doser la musique dans un film pour le mettre en valeur et non l'assommer.

C'est comme si Penn s'était dit: Je vais faire un film "significatif" dans l'essence de tout homme.
J'ai trop senti cette insistance peut-être. Il est pourtant collé sur son sujet, bizarre...
Penn est tout près, mais juste à côté, sans faire "corps et âme". Mais tout près...

Bref, un film au-dessus de la moyenne mondiale, mais pas au sommet.
Puis l'acteur principal, Emile Hirsch, surjoue parfois et perd en crédibilité par trop d'appui naïf dans son jeu. Un bon film intelligent et sensible tout de même, ça court pas les cinémas...

Ciao ciao.

2 commentaires:

Antoine a dit...

Je suis d'accord sur tout pour les Voleurs de chevaux, MAIS... :-)

«Une vision d'auteur originale et talentueuse se dégage du tout, hyper-réaliste

Au contraire, j'ai souvent décroché en ne voyant qu'une bande de jeunes français jouer les Cosaques. L'esprit latin prenait pas mal trop le dessus sur ce qui aurait forcément dû être slave. Un peu comme quand une jeune Japonaise est doublée par une Parisienne, si tu vois ce que je veux dire. Il me semblait qu'il y avait aussi quelques anachronismes comme cette boîte un peu trop branchée où les garçons draguaient les filles de façon trop moderne à mon goût, mais c'est peut-être moi qui suis trop exigeant. Après tout on est dans la fiction du 21e siècle.

Yvan a dit...

C'est vrai, le film prend des libertés sur l'authenticité de l'époque et je me suis senti en territoire français,il y a un modernisme qui peut agacer, c'est ma seule réserve.

L'auteure a choisi de se concentrer sur les quatres personnages-frères au détriment du socio-politique.Sans doute un choix budgétaire contraignant.
Quand t'as pas beaucoup de fric, faut faire des choix déchirants, mais je trouve que Micha a fait un miracle avec ce qu'elle avait.

L'hyper-réalisme dont je parle est dans la manière que la plupart des scènes apparaissent sur l'écran, pas dans le respect de "L'Histoire" proprement dite.

Quand j'écris une rafale, j'essaie d'être le plus concis possible, j'aime bien l'exercice, mais on escamote des détails parfois importants ;). Je maintiens que c'est un film remarquable, à mon avis.