mercredi 7 mai 2008

Rafale DVD




Donc, on se la fait "Média-Films" ;) , rappel des cotes:
1-Chef-d'oeuvre
2-Remarquable
3-Très bon
4-Bon
5-Moyen
6-Médiocre
7-Minable.
1-"La mort en ce jardin" de Luis Bunuel (1956-104 min-v.o.fr)
Cadeau de Simon Galiero pour un fan fini au dernier degré :).
De facture plus classique que ses dernières oeuvres(Le Fantôme de la liberté, Cet obscur objet du désir, Le charme discret de la bourgeoisie); moins éclatée, on sent toutefois sa touche surréaliste dès les premières images et dialogues par son ton unique de conteur habile qui ne surligne jamais, mais toujours suggère intelligemment, sans imposer. Oeuvre cinématographique majeure et visionnaire dans la production mondiale pour l'époque, 1956!
L'humour "Bunuelien" nonchalamment parsemé nous captive dès le départ par un scénario inventif qui fait son chemin lentement, mais certainement. Subtilité et finesse du traitement. Ça commence à ronronner dès les premières caresses, comme un chat que tu apprivoises, qui tranquilement fait entendre son approbation, de plus en plus fort. Ce film est une communion progressive, tranquile et assurée. Un classique du surréalisme, version années 50.
Très belle interprétation des comédiens(Simone Signoret, Michel Piccoli en jeune curé! Charles Vanel en "leader acidulé"). Direction d'acteurs irréprochable, scénario inventif et imprévisible, technique juste ce qu'il fallait, et l'histoire...
C'est l'histoire d'un village, d'une bourgade d'Amérique du Sud qui se révolte contre la prise de possession gouvernementale d'une mine, sous fond de dictature militaire vaguement religieuse. Quelques rebelles s'enfuiront dans la jungle humide pour tenter de s'y soustraire après une mini-révolte écrasée.
Leur survie est anthologique.
Un film qui manquait à ma culture. Merci Simon.
Cote 2 (remarquable pour l'époque)
2-"La vie des autres" de F. Henckel von Donnersmarck (2006-Allemagne)
Pour survivre dans une dictature totale de la pensée et des gestes épiés, il faut être comédien tous les jours en essayant de se conserver une coquille d'intimité minimale, jusqu'à des lendemains meilleurs qui peuvent attendre des années, sinon des décennies.
Même les plus forts, dotés d'une psychologie compartimentée à toute épreuve, devaient se sentir à l'étroit dans un pays dominé par une telle suspicion érigée en système hiérarchique fonctionnel et hyper-efficace qui ferait l'envie de tout dictateur dans l'oeuf. Le meilleur film allemand vu depuis longtemps, sur l'Allemagne de la guerre froide opposant l'Est et l'Ouest du point de vue Est, juste avant la chute du Mur de Berlin.
Selon la Stasi; police Est-Allemande qui surveillait toute subversion et contestation potentielle en son territoire kafkaien tant du point de vue politique, artistique et quotidien dans les faits et gestes des citoyens. Une telle surveillance devait monopoliser et employer bien des individus soumis, selon le point de vue de ce film magistralement orchestré et rendu.
Le climat de paranoïa installé dès le départ m'a tenu en haleine jusqu'à la fin.
Techniquement et scénaristiquement irréprochable, c'est l'histoire d'un sbire du système répressif qui peu à peu vivra sa propre rédemption à travers l'observation d'un couple d'artistes "vaguement" contestataire du système néo-communiste dévié et totalement pervers, version est-allemande. Si vous êtes claustrophobes et paranos, vous serez servis.
Définitivement un cinéaste à surveiller, ce F.H.von Donnersmarck. Bisous à toi. Smmmack!
Remarquable.
2
3- "Le scaphandre et le papillon" de Julian Schnabel (U.S. -2007, tournée en France)
Particularité cinématographique réjouissante dans le traitement accordé à un sujet difficile:
la tétraplégie, à travers un fait vécu émouvant par l'unicité du cas et la vision de J.Schnabel.
Interprétation dans la note, scénario inventif qui n'évite cependant pas quelques poncifs.
Direction d'acteurs très bonne, mais quelques personnages à peine esquissés. Originalité de l'ensemble qui invite cependant à plusieures interprétations du spectateur.
Sujet à débat non-consensuel quant à la véritable valeur cinématographique de l'ensemble.
Prix au dernier Festival de Cannes.
C'est l'histoire d'un publicitaire au sommet de sa gloriole, victime d'un accident cérébro-vasculaire qui le bascule dans l'immobilité totale, n'ayant que sa paupière gauche pour communiquer un bouquin qu'il écrira avec l'aide d'infirmières spécialisées.
Il parait que le bouquin est très bon.
J'ai bien aimé le film.
Cote 3 .
4- "Continental, un film sans fusil" de Stéphane Lafleur (Can. 2007)
La toune du générique là, tsé celle avec l'orgue et les balais sur la caisse-claire à la fin du film.
Ça m'a ému. Magnifique toune de mélancolie totale. J'ai eu beau "Zoomé" les crédits-musique, je suis pas certain de l'avoir pognée. Si quelqu'un sait ce dont je parle, j'apprécierais le titre et la façon de me la procurer. SVP. :)
Bon. Je vais paraphraser l'ami Denis Côté: "Le film n'est pas mauvais loin de là, mais ça m'a agressé ce manque d'humanité".
Le film est bien en général, mais ça manque cruellement de chaleur humaine dans le traitement du sujet : La Solitude.
J'aurais tellement aimé m'attacher aux personnages, mais la distanciation froide que m'offre S. Lafleur ne m'a pas touché ou presque. Je voulais bien pourtant, m'attacher à Gilbert Sicotte(superbe de retenue significative) et son interprétation sensible d'un sexagénaire esseulé et fauché.
Je voulais bien m'attacher à Réal Bossé et son agent d'assurances en manque d'assurance, à Fanny Mallette et les autres...Peine perdue, je suis resté seul devant un kaléidoscope distancié et assez froid.
Sans me tenir par la main, Lafleur aurait pu s'approcher davantage de ses personnages tous intéressants, pour me communiquer leur désarroi de manière plus, comment dire, rapprochée, incarnée, plutôt que désincarnée et lointainement observatrice.
Le film manque d'être "embrassé" à mon avis. Embrasses tes personnages.
On veut des "bisous" intelligents...
4.(bon)
5-"Rescue Dawn" de Werner Herzog (All. 2006)
Sans être mauvais, c'est le Herzog qui m'a le plus déçu. J'ai pas tout vu de lui, loin s'en faut, mais de ce que j'ai vu de lui, c'est un mineur mineur à mon avis.
D'une part, j'ai rapidement senti la difficulté d'adaptation d'un fait vécu au grand écran par le manque de moyens financiers, provoquée par des producteurs plus motivés par l'appât du gain rapide tablant sur une vedette(Christian Bale, efficace sans plus) que l'ambition de réaliser une véritable oeuvre cinématographique transcendante.
D'autre part, toujours humblement et hypothétiquement, je crois qu'Herzog a failli pour la première fois à imposer sa vision intégrale du projet. Ce serait une première, que le premier intéressé niera sans doute en rejetant la faute sur les producteurs. Faudrait lui demander ce qu'il en pense versus la version des producteurs que l'on devine biaisée d'avance.
Quoiqu'il en soit, le résultat à l'écran laisse à désirer par sa longueur, son manque de créativité et de lyrisme. Ça lève pas. Ça reste au ras du sol, malheureusement. Ce n'est pas Herzog, c'est Hollywood fauché vainement opportuniste, mâtiné d'Herzog. Et ce, même si Christian Bale a maigri à vue d'oeil pendant le tournage. Le scénario est assez quelconque en partant, prévisible et sans grande imagination.
Werner aurait-il trouvé son Waterloo côté fiction?
J'en doute, mais la question se pose dans ce cas-ci. Ce n'est probablement qu'un épisode malheureux dans sa grande carrière de cinéaste.
5 (moyen).

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