lundi 18 avril 2011
Mai 1980
Souvenirs, souvenirs.
17 ans et plein d'illusions devant lui.
Perte de quelques-unes en cours de route,
mais pas toutes.
Me faut garder un ou des moteurs
générant amour et espoir, essences de toute vie.
Assez coinçée tout de même la posture;
ek le noeud ben serré
et le veston tout boutonné.
C'était le Séminaire de Trois-Rivières,
de 1976 à 1980 inclusivement.(Kwey Makwa)
Que des garçons au secondaire.
(Le lycée en France)
Ouais une école de gars, juste des gars,
yinque des gars, exclusivement.
Comme l'étaient d'autres écoles privées
pour filles tels le Collège Marie de L'Incarnation.
Juste des filles, yinque des filles,exclusivement.
Le cloisonnement et la division des sexes
existait encore bel et bien en 1980.
"On aura beau alourdir mon corps
avec les chaînes et fers de ce monde;
mon âme et mon esprit seront toujours libres
dans le mien".
Je paraphrase un auteur dont j'oublie le nom;
on m'excusera.
Malgré mon statut d'élève exemplaire
j'outrepassai les règles outrageusement quelques fois;
telle la fois où j'avais acheté une bombinette puante
à la tabagie du coin. Lors de l'achat j'étais loin
de me douter qu'elle serait aussi efficace.
Elle avait la forme et le dessin d'une grenade à main,
dotée d'une vulgaire mèche de pétard à son extrémité.
J'avais convaincu un complice d'allumer la mèche
en pleine salle commune bondée, à l'heure du lunch;
histoire de ne pas être le seul à être condamné
le cas échéant, tel un lâche ado bourré d'hormones.
Psssfffssshhhh... Pas de pétarade mais une sérieuse
séance de fumisterie...
C'est chouette l'adolescence, tu expérimentes l'inconnu.
Tu transgresses l'éducation et la bienséance
sous des boutades bien personnelles, parfois.
Contredire l'ordre établi, envoyer chier tout l'monde,
en gros.
Bref, la puanteur et la fumée envahissantes
furent telles que toute la salle fut évacuée
par le directeur lui-même
une fois que je l'eus jeté sous une table
sans demander mon reste.
Tout le monde dehors. Évacuation majeure.
Le directeur lui-même nous intimait l'ordre
d'évacuer l'espace que nous occupions.
Vide spatial et hilarité des petits bandits
dans la fumée.
Qu'est-ce qu'on a ri. On a ri en tabarnac
parce que personne n'a été puni.
Aucun coupable n'a été trouvé, la direction en fut fort
emmerdée à notre plus grand bonheur.
L'instant d'un grain de sable qui enraye toute la mécanique.
Anonymement.
Ce fut très bien ainsi.
Personne non plus ne revendiqua
l'attentat par la suite. On voulait pas s'faire pogner!
Un des secrets d'un larcin parfait:
s'entourer de ses semblables et observer les alentours pendant un temps.
Tout juste avant aussi, afin d'éviter l'autorité et ses yeux presque omniprésents.
Au moment opportun on largue la purée et on décrisse vite fait.
Doucement, mais rapidement.
Faut une hiérarchie dans l'anarchie pour qu'elle fonctionne efficacement.
C'est un autre sujet à réflexion.
Tel l'amour, l'amitié et l'espoir, qui sont sans fin. :)
Que reste-t'il maintenant de notre époque,
à part une majorité de moutons consuméristes,
dans le meilleur des cas?
Nous qui pensons, réfléchissons et constatons?!
Hahah...
Idéalistes minoritaires que nous sommes.
Laissez-moi rire.
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22 commentaires:
Des graines... il reste des graines de révolution...
Parfois elles germent. Une graine peit rester longtemps sous terre avant de germer.
Alma
les temps sont graves. plus ça va, plus ça empire. mais j'ai jamais été très social, au fond, surtout éduqué, maléable, débile.
les gens font mal. la plupart de leurs pensées ou aspirations paraissent bestiales... inadaptées.
ça veut rien dire.
le monde est très con.
me sens pas solidaire. ni de droite d'ailleurs. et
je vois pas pourquoi je parlerais de quelqu'un d'autre que moi, vu que je reste pratiquement la seule personnne au monde qui m'adresse encore un peu la parole. en fait, quand je suis pas saoul, je suis désolé d'à peu près tout. je n'ai pas grand espoir, ni grand malaise... etcetc.
je ne crois pas forcément en l'humanité.
ouais, mais rire jaune, alors....en 1980, j'allais repiquer ma 3ème, bien contente de ne plus avoir à croiser cette bande de merdeux qui m'avait servi de con-disciples jusque là : des gosses de 14 ans, déjà en train de compter leurs points-retraite, d'agencer leur future carrière, préoccupés de se trouver à leur grand dam dans un obscur collège de province ! Qui lisaient le Figaro, le Monde et je ne sais plus quel torchon économique piqué à leur papa à la récré, bien rangés dans leurs polos Lacoste, méprisants la piétaille des autres sections (nous étions les seuls en "grec-latin- allemand") - et me méprisant MOI, dont le père était ouvrier, la mère bonniche chez les amis de leur parents, trouvant que ma place n'était pas parmi eux....Je les aurais dépiautés avec un plaisir non feint, ces minis-trous du cul ! J'ai haï mes années d'obligation scolaire au milieu de ces graines de bourgeois remplis d'arrogance. Je provoquais pas mal, à l'époque, roulais mes joints sur mes genoux en pleine cour de récré, et lisant Bakounine dans les rangs avant de rentrer en cours d'histoire.....
Je me dis la même chose que toi. Cravatés vous étiez, mais pas dans vos pensées. Ici, malgré mixité et absence d'uniforme, les esprits uniformes confortaient la grisaille, et l'absence d'idéal. Je suis persuadée que votre enseignement à été plus solide que le nôtre, plus complet. Qu'on vous a donné la pensée, quand ici on ne cherche qu'à la formater. Je sais pas ? c'est une idée que je me fais, ou pas ?
Mais le résultat est le même, au bout du compte : "trouver sa place dans le système", ça n'apprend guère à le réformer - voire à le changer !
Une couple d'années plus tard, je rentrais moi aussi au Collège Marguerite d'Youville. C'étaient pas sages juste des filles, que des filles. ;P Il ne me reste que des souvenirs fugaces de ce temps-là et je me dis que ce n'est pas plus mal au final.
Stie ! En 1980, j'étais déjà mariée, maman de deux enfants et presque divorcée !
J'ai pris presque autant de plaisir à lire le commentaire d'Anne qu'à lire ton texte cher Yvan ! Les deux me ramenant à ma scolarité d'élève indisciplinée et également farceuse.
Adolescente, j'étais en pension chez les curés moi, et ce que j'en ai retenu d'essentiel, c'est de me méfier de la curetaille !
Plus jeune, chez les bonnes soeurs, j'avais déjà appris à m'étonner et à me rebeller face à la cruauté de ces femmes qui portaient un grand crucifix sur leur plastron blanc, leurs doux visages contredisant leur constante et assez gratuite méchanceté envers ces enfants que nous étions, forgés par une discipline de fer, ce qui ne nous a pas empêchés de faire plein de conneries du genre des tiennes, avec les innombrables heures de retenue qui en résultaient, et qui m'ont laissé en mémoire l'odeur infecte des salles de classes à l'odeur de renfermé où nous passions à l'époque une bonne partie de nos jeudis !
C'est pendant ces années que j'ai décidé que mes enfants si j'en avais un jour, ne mettraient pas les pieds ailleurs que dans une école publique ! A part ça, ton post m'a ramenée au souvenir de notre prof d'Anglais, un jeune prêtre, un peu boutonneux et timide, que nous étions quelques unes à prendre un plaisir plus très innocent à le faire rougir du haut de nos quinze ans ! Et ça , c'était marrant !
C'était toi la fumée ???? hen hen hen ? Avoue !
:-))
Quel plaisir de vous lire.
Fascinant.
Et d'une générosité.
Un bouquin d'or en chacun de nous.
C'était vraiment une grosse
connerie les écoles séparées.
Le séminaire est mixte depuis
plusieures années maintenant
et plus permissif sur le code vestimentaire en plus de s'être laïcisé.
Ces têtes de noeud auront fini
par comprendre après tout
le monde que diviser ainsi
la société en gestation était
une véritable nuisance au développement d'un jeune être humain.
Pas que ça m'ait traumatisé
mais ç'était vraiment
frustrant de ne pas être en
contact avec la gent féminine.
Cette privation rendait
certains plus stupides et
turbulents encore,
sachant qu'ils n'auraient
pas l'air de crétins finis
devant les filles,qu'il
n'y aurait aucune désapprobation
possible de leur part.
Comme toi Anne chère Anne,
je viens d'un milieu modeste.
Mon père était agriculteur
et menuisier,ma mère a abandonné
l'enseignement pour se dévouer
à la fondation de notre famille.
Nous habitions la campagne
près de Trois-Rivières.
Ils se sont littéralement peler
la peau du cul pour m'envoyer
dans cette école mais ils
étaient pas assez friqués
pour le pensionnat.
Thank God!! De toute façon
je crois qu'ils auraient respecter
mon choix de ne pas dormir là
la semaine durant.
J'ai vécu une certaine forme
de rejet et de mépris les premières années,je comprends
exactement ce que tu as pu
ressentir.
J'étais pour eux le "campagnard",
"l'habitant reculé",celui
qui s'habillait mal et pauvrement
avec des vêtements en Fortrel.
Une bizarrerie qui pensait différemment et qui jurait
dans leur monde.
À mon époque les profs
étaient moitié composée
de civils et l'autre
en "curetaille".(ce mot,ahah!)
J'ai appris à m'en méfier aussi
même si quelques-uns étaient
d'excellents profs.
Plusieurs étaient complexés
et/ou imbus d'eux-mêmes.
Le Cheuf du pensionnat,
l'Abbé M, était surnommé
"Le Rat". C'est vous dire
à quel point il était populaire.
J'aurai au moins évité la fâcheuse
présence de ce gros tas.
J'arrête ici.
Love you all.
Hé,Alma...
Viva la Revolucion!
Moi, ce qui me foutait le plus par terre, c'est de voir ces petits merdeux venir à l'école avec sur le cul le salaire de mon père ! ça, ça te donne la vraie RAGE !
Aujourd'hui j'en ris,
mais dans c'temps là ça faisait chier raide. Les "M'as-tu vu"
qui faisaient ostentation
de la richesse paternelle
par procuration vestimentaire
et philosophique à deux cennes.
J'me tenais loin d'eux en général,
favorisant les idées,l'humour,
l'ouverture d'esprit.
Au-delà de l'image quoi.
Toutes les classes sociales
ont leur ratio de cons
et de gens bien,au fond.
Je crois cependant détenir
une portion de sympathie supplémentaire pour les gens intelligents qui choisissent aujourd'hui de vivre la "simplicité volontaire".
Quant au système d'éducation
québécois versus le vôtre français
je peux pas me prononcer
faute de connaître vos rouages
et votre expérience mais
j'arrive à la même conclusion
que toi: il enseigne comment
trouver sa place dans le système
et non pas à le contester
ou le réformer.
J'ai bien eu quelques profs
enseignant le doute,
la recherche de vérité et
l'état de ce monde gouverné
par une poignée d'individus.
Ils étaient peu dans le magma
des conformistes soporifiques.
Certains auraient pu nous livrer
des connaissances bien supérieures
en qualité que ce qu'ils nous ont
donné à cause de la bête majorité
des classes(publiques ou privées) comptant trop d'individus
dans un même espace,
ados de surcroît.
Rien n'a changé ni évolué
véritablement en 30 ans
au contraire,je pense.
(...)
Ces sujets sont vastes
et riches; difficile d'en
faire le tour sur un blogue.
"My My Hey Hey...
Rockn'roll is here to stay
My My RayRay...
C'était une bombe de fumée.
Elle en finissait plus de larguer
sa dose de volutes verdâtres
dans une salle grande
comme une salle de bal
au Ritz Carlton Montréal.
Personne n'en est revenu
avant un bon 20 minutes
de fenêtres grandes ouvertes
pour nous punir tous dehors,
faute de coupables ciblés,héhé.
En ces années,on trouvait toute
la panoplie du petit chenapan
en herbes dans les tabagies
et boutiques de farces et attrapes:
poil à gratter,poudre à éternuer,bombes puantes
et fumigènes,pétards à mèche
variés en grandeur et effet.
Ces folies soixantehuitardes
ont disparu avec la fin
des années soixante-dix.
Alma,dear...
J'ai une chanson!
Ah si ma graine devait germer?
Ah si ma graine devait germer!
Un potiron elle deviendrait?
Un potiron elle deviendrait!
Germe ma graine germeuu,
tu n'attends pas la graineuu!
Ah si mon moine voulait danser?
Ah si mon moine voulait danser!
S'il fallait que ma graine déborde,
une brouette me faudrait transporter.
ça fait chier...
décidément!!!
moi en 1980, je m'étais pas encore fait torturé par des plus riches que moi, alors que j'étais même pas pauvre!!
j'avais même refusé d'être le chef de la maternelle. et je ne sais même pas pourquoi j'avais refusé, encore aujourd'hui!! je bloquais sur la blague d'astérix chez les belges, quand obélix envoyait valdinguer le légionnaire romain qui disait que la frontière était fermée à l'autre bout du ciel à l'aide d'un seul coup de poing!! et j'adorai la coupe de cheveux de guillaume le conquérant (rasé sur tout le crane, avec une longue mèche sur le devant, comme quoi, les punks étaient déjà désuets avant même d'avoir existé!!! sans le savoir, bien entendu, sans compter que le système avait déjà calculé son coup!)
c'est suicidaire d'encore croire à tout ce qu'on nous a menti depuis le début! il faudrait tout refaire, à commencer par soi! et j'ai plus de télévision depuis plus de dix ans, mais c'est pas ça qui m'empêche d'être toujours aussi con! et merde! ça me file envie d'aller me coucher, tout ça, tiens!
vous en souhaite autant!
pi kadafi, il aurait dû resté couché, et la classe ouvrière avec! sous terre! à l'abri des coups de baton et des coups de soleil!
la branlette ou la mort!! ADIEU!!!
ADIEU! ADIEU! PAN, PAN, ARGH!
(j'ai tiré 2 fois parce que je m'étais raté, la première, et maintenant tout va mieux! grace à charlton testostérone!)
merci le baton qui ouvre la mer en deux!!
Par moments j'aimerais
me retrouver dans un vaisseau
nanotechnologique pour faire
un voyage éclair dans ton cerveau.
Comme dans le film:
"Le Voyage Fantastique",
mais en plus accéléré.
Voyage Éclair.
Flash Gordon avec options.
Si jamais tu dessinais
un tour guidé de ton cerveau
je choisirais "l'Express"
pour commencer.
Pas la "run" de lait avec
56 arrêts dans tes racoins
insondables et incompréhensibles.
J'me sentirais gazé comme un animal à l'abattoir sinon.
Bises.
Mais, mais... C'est ton portrait tout craché, Yvan!
(rires)
Absolument,tu auras tout deviné.
:-)
Sandra divinatrice.
Quand est-ce qu'on se pète
un essai-bagnole?
Sacré Yvan, t'as pas changé!
:-)
Love,
Blue
J'adore ce billet, je me suis régalée et ça m'a fait remonté plein de souvenirs à la pelle, de quoi presque en faire un livre!!
Yeah!
Yeah.xxx
Tu es bien bonne,Blue.
Pas changé non.
Après tout,il n'y a qu'une
trentaine d'années qui me séparent.
;)
:-)
Tes histoires de bombe puante m,ont fait rire et rappeler un truc que j'avais expérimenté au secondaire: casser les parties d'allumette en bois qui contiennent le soufre, en bourrer un stylo qui se dévisse en deux et dont en a inversé le tube et le ressort qui va avec, étiré le tube et pffffff....ça te cancelle temporairement un examen que tu n'as pas étudié. Sûr que les filles trouvaient ça con mais bon à 16 ans....
J'ai fait mon sec. V à Cap-Rouge en résidence, expulsé aux fêtes par les frères marianistes. Les frères des écoles chrétiennes, sur le campus, ont bien voulu de moi pour la fin de l'année. Moi pis un autre ont leur chipaient des livres de leur bibliothéque le soir pis la fin de semaine. Parce qu'en plus parce qu'on restait trop loin on était quelques-uns à rester en résidence les fins de semaines. C'était quand même du bon temps....
Oué, ça sentait l'enfer
ces bombes artisanales,m'en souviens.
Tu tirais l'détonateur à un bout
et pssshhhhh les deux allumettes
se consumaient sans flamme ensembles à l'intérieur du stylo,produisant
une fumée et une odeur de souffre (pet)locale insupportable
jusqu'à 10 mètres à la ronde.
On riait bien avec ça,
c'était commun et dans les moeurs
de l'époque. :)
Quand à douze reprises tu es "la nouvelle" dans des classes de petites bourges méprisantes ça te forme le caractère... Ton savant bruchinge augurait d'un avenir de trader , au moins!
D'accord avec toi Manoushka
pour la formation du caractère.
La souffrance ouvre-t'elle
la conscience en toute relativité?
Un avenir de Trader, ché pas.
Lui seul pourrait en parler.
;-)
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