En réponse au commentaire de Venise qui m'a
interpellé sur le billet précédent à propos de
"l'attitude de détachement qui peut s'exercer
dans tous nos gestes.Tout un défi".
Très juste, c'est aussi un défi à mettre en mots :).
Dear Venise,
j'appellerais cela le "détachement intéressé"
de ses gestes et paroles tout en ayant le soucis
d'être clairement compris par ses pairs;
être suffisamment lucide pour savoir
que les conséquences de nos actes et paroles
peuvent parfois nous échapper,
par l'interprétation qu'en fait le "témoin receveur"
pour la suite des choses.
Lorsque je pose un acte ou prononce une parole,
j'essaie d'être conséquent et limpide dans la mesure
de mon "possible",
en sachant que ce sera probablement
adapté pour le confort ou la projection de "l'autre",
qui verra ou lira ce qu'il veut bien.
D'où l'importance de réfléchir avant de poser un acte
et se relire avant d'écrire.
Ce qui entre vous et moi m'échappe parfois ;)
et échappe souvent à l'humanité à travers
la relecture de son histoire et le passage du temps.
Être humain...
Que de problèmes et de confusion l'humanité aurait pu
s'éviter si elle avait compris les intentions individuelles
dès le départ et en prenait acte aujourd'hui
pour réagir en conséquence.
Que de dictateurs on aurait évités.
Mais je digresse.
(Des fois suffit de tourner la clé à "on"
pour me voir partir comme une fusée XL5,héhé)
Je reviens à cette attitude de détachement/résilience.
Son piège est la sécheresse et la froideur du coeur;
sa récompense: l'âme au-dessus de la ligne
de flottaison et un bonheur relatif, contestable,
discutable et ponctuel. Mon avis.
C'est une question de survie dans les jours
qui me sont prêtés ici, en sachant pertinemment
qu'un jour encore inconnu viendra malgré moi,
pour me détacher de ma condition et l'amour
que j'aurai donné à des êtres qui m'importent
de fréquenter au-delà.
Je me souhaite éternel, mais n'en ai pas
la preuve formelle, alors je ne sais pas...
Autant essayer de petites pratiques
sporadiques à défaut de "savoir",
histoire de me familiariser avec l'inéluctable
du véhicule vieillissant. (Hou,déprimant
à prime abord, mais léger dans le fond,si si.)
De toute façon j'estime ne pas avoir le choix.
Ce "détachement" n'exclut en rien l'émotion ressentie
quotidiennement et le "vivre pleinement" au contraire,
il en fait partie intégrante.
Tous les jours ou presque,cela varie.
Je me désole et me réjouis.
Ne sommes-nous pas funambules
arboricoles à cheval sur nos vies
le pied léger et enraciné
la tête haute et exfoliée?
12 commentaires:
"D'où l'importance de réfléchir avant de poser un acte
et se relire avant d'écrire."
Que peut-on relire avant de l'avoir écrit? ;)
"Ne sommes-nous pas funambules
arboricoles à cheval sur nos vies
le pied léger et enraciné
la tête haute et exfoliée?"
Si! Bien sûr nous le sommes et de passage, tout ce que nous semons perdurera vaille que vaille ainsi nous devenons immortels en transmettant, l'amour.
Se détacher pour mieux ressentir en fait, être moins atteint, et moins polluer, trouver une justesse dans l'échange proche de ce que l'on ressent et possible à recevoir par l'autre, pas toujours facile, parfois on se trompe, d'autres fois on tâtonne, toujours on explore et on s'explore.
Etre humain, un parcours, un chemin, un voyage...
Très belle introspective et réponse dense, Venise a bien fait de t'interpeller, défi de taille à la mesure de ta générosité et de ta sincérité, dear Terrible.
Kiss.
Blue
Oué t'as raison Simon.
J'aurais dû écrire "avant
de publier ou avant d'écrire
la version finale"...Genre.
;)
On peut aussi relire
ses pensées avant de
les mettre sur papier.
;)
Bien repris, c'est très juste! :)
Content de t'avoir parmi
mes lecteurs Simon.
C'était une excellente
question.
Le genre que j'aurais écrit nulle part d'autre qu'ici :)
Feel free here Simon.
Ta perspicacité,
ton sens de l'observation
et l'esprit analytique
qui t'animent sont
des qualités prisées ici.
.......
Blue,
t'es certaine d'être
immortelle en ce monde
en transmettant l'amour?
On ignore la plupart du
temps ce que nous semons
et son devenir,sans parler
de toutes les interprétations
que les autres font
de nous dans le présent.
L'avenir quant à moi
se résume aux souvenirs
qui perdureront ou non
après notre mort,tout
dépend de ce que l'on
laisse en partant.
Étant prolo qui écrit,
j'ai bien l'impression
que Picasso durera alors
que moi bof,après une
génération(au mieux)
peu de gens se souviendront
que j'aie jamais existé.
À moins de commencer
à écrire "sérieusement".
;)
Elle a trois fils et j'écris sur elle en plus: oui, elle va durer, no sweat.
Toi itou, Terrible. T'es une légende.
Mais Simon a été trop gentil. Ben évident qu'on ne peut se relire avant d'avoir écrit, et il aurait eu raison de te ramasser quand tu t'es repris. Mais il t'aime et t'estime, kestu veux.
Faut penser avant de péser su'l piton!
Je suis scié.
Une légende,comme tu y vas!
Ben euh,merci mais
permets-moi d'en douter
sérieusement Christian,
surtout quand je me relis
pas assez.
Si j'en suis une,plusieurs
doivent être déifiés
sur-le-champ!
Et puis il y a certains
matins,au levé du corps.
Si tu savais à quel point
j'me sens légendaire...
Finalement j'aime à croire
que vous avez raison Blue
et toi pour la durée.
"All you need is love",
chantait un certain
groupe de Liverpool.
Immortelle, je ne me pense pas en ces termes en fait, on perdure en créant, en cela je te rejoins ainsi que Christian, les enfants l'écriture l'art en général, et en transmettant oui, pas seulement l'amour mais tout tout ce que l'on offre à autrui tous ces petits caillous qu'on dépose ...
On peut aussi perdurer et exister longtemps au travers, en insuflant...
Tu sais comme un relais.
On ignore c'est vrai ce que l'on séme mais je ne doute pas pour l'instant en tout cas de l'importance de le faire!
Néanmoins l'amour me semble moteur à ce processus...
Là-dessus, j'avoue, je reste incorrigible!
This is Blue. :-)
Petits cailloux d'âme posés.
Tel que le pratique É.
La course à relais,
sera-t'elle un jour
terminée?
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