Ça fait longtemps.
C'est la faute à Éric, il a remis plein de choses
en question sur le 7e art en ce qui me concerne,
mes remerciements envers lui pour avoir secoué
mes fondations que je croyais solides,
voires inébranlables.
Il m'a forcé à réfléchir intensément sur divers sujets
qui avaient effleuré mon esprit mais s'y rapportant,
dont:
sa pertinence véritable pour l'avancement du monde,
les masques qu'il emprunte pour arriver à ses fins,
l'isolement auquel il vous confine dans une salle
obscure parmi pleins d'indésirables potentiellement
bruyants, l'hégémonie des majors américains
dans le système de distribution en salles, entre autres.
Après plusieurs mois de réflexion et de distanciation
face au médium, le goût du cinéma m'est revenu
naturellement plus limpide et plus exigeant que jamais
avec une plus-value: ma critique affinée,
sans nécessairement cracher sur le cinéma populaire.
Je m'en suis donc tapé trois en une semaine,
mon retard étant énorme.
Les voici par ordre du plus petit au plus grand
en toute subjectivité de cinéphile:
1-"Drag me to Hell" (Sam Raimi-US-2009)
Une "wannabe" financière voulant impressionner
son boss afin d'obtenir un poste plus élevé au sein
de l'entreprise de prêts hypothécaires qui l'emploie
refuse un prêt à une vieille gypsie fuckée
qui lui infligera une malédiction en retour,
pour la punir de son inhumanité.
Bon. Si l'idée de départ est bonne, la suite
est moins heureuse dans cette variante éculée
qui joue des codes de l'horreur jusqu'au ridicule.
Ratatouille d'horreur imprévisible, foutoir
va-tout avec codes apprêtés à la sauce Raimi
mixant les effets sonores et visuels
maintes fois explorés.
Certaines scènes vraiment ridicules,
d'autres moins pires.
Jeu des acteurs à l'avenant qui feront
mieux de s'inclure en tant qu'acteurs
dans un film de Raimi dans leur CV
plutôt que participants à une véritable oeuvre.
Raimi a-t'il une oeuvre?
Je m'attendais à plus du réalisateur de
"Evil Dead", après Spiderman.
Pas un série Z, mais un série B.
On a vu pire, on a vu mieux.
See ya next time maybe, Raimi.
5.5 sur 10.
2-"Let the right one in"(Thomas Alfredson-Suède-2008)
Une enfant-vampire se liera d'amitié profonde
avec un pair mâle ostracisé à l'école.
Pour le meilleur et le pire.
Très beau faux-film de vampires sur la différence d'être,
la marginalité, la solitude et la cruauté
de l'enfance; scénario très original
porté par de magnifiques jeunes acteurs
professionnellement dirigés et photographiés.
Une très belle surprise,
révélée par le Festival Fantasia de Montréal 2009.
Scénario imprévisible où la musique
joue exactement son rôle:"innuendo".
Soulignant sans magnifier.
La fin(très ouverte) m'a laissé très songeur
et m'est apparue peu plausible mais bon,
on a pas jeté le bébé avec l'eau du bain.
Pour l'effort et la réussite,
7.5 sur 10.
3- "Il Divo" (Paolo Sorrentino-Italie-2008)
Fiction réaliste sur le 7e mandat de Julio Andreotti
à la tête de l'italie des années 90 sur lequel tout a
glissé comme sur les plumes d'un canard solitaire
dans un pays rongé par la mafia.
Rôle en or pour Toni Servillo jouant magistralement
Julio,doublé du talent exceptionnel de Sorrentino
pour mettre le tout en images mouvantes.
Fondues son-image et réalisation générale
qui forcent l'admiration.Soucis du détail
et mise en scène à la hauteur des prétentions.
Maîtrise du ralenti et rendu du tout, remarquables.
Oeuvre marquante sur l'Italie d'Andreotti.
Obscur, impénétrable, fascinant.
Objet filmique intelligent qui vaut amplement
le détour du cinéphile afin de forger son propre avis
sur le personnage qui ne fut pas sans taches de sang
à mon avis.
8.5 sur 10.
Bon cinéma.
:)