mardi 21 juillet 2009

Nouvelle Écosse- Intro.




Faisait longtemps, très longtemps.
Plus que la famille, j'ai des amis à Halifax,
et ce sont les mêmes personnes.
Joie totale et sans conditions.

Faute de temps, je peux pas m'y rendre
en voiture, trop long. 1200 km de chez-moi.
Faut je prenne l'avion et j'ai jamais été un fervent
amateur d'enfermement dans une caisse, encore
moins dans une carlingue. Ou un wagon,
pour avoir expérimenté un accident mémorable
un certain jour de ma vingtaine.

Le bateau je sais pas, mais j'aime l'eau et
il bénéficie d'un préjugé favorable, sauf que
c'est très lent. Comme l'escargot qui flotte.
Le transport du corps,c'est toujours
le ratio temps alloué, versus distance
à parcourir.
Sujet fascinant en ce qui
me concerne.

J'ai donc pris l'avion polluant par
soucis de rapidité, non sans quelques
appréhensions après toutes ces années
sans l'expérimenter.

Quand je vois les "crashes" spectaculaires
à la télé et toutes ces boîtes noires
irrécupérables...
Craignos.

Pourtant il représente le moyen
le plus sécuritaire de voyager sur la planète
par son ratio défaites/réussites admirable;
la bagnole étant le plus mortel de tous
les transports.

Je comprends cependant des gens de la trempe
du cinéaste Lars Von Trier d'avoir une peur
bleue de l'avion. Mon regretté père également.
La peur des hauteurs.
Cela m'est facile d'une part par l'amour
que je leur porte et d'autre part
par l'extrémisme du moyen:
t'es pas plus gros qu'un POUX à 14,000
mètres d'altitude dans un suppositoire
de l'air filant à 1000 km à l'heure.
Vertigineux.

Lorsque je regardais par le hublot à
cette hauteur j'me disais: ouin chose,
on est bien peu.
La marche est haute.
Je zieutais vers le haut du hublot givré
à cette altitude et je voyais le firmament
se dessiner tranquillement.

Je repensais à tous ces films catastrophes,
dont "Twilight Zone" et le segment où
l'acteur John Lightgow joue à merveille
le mal de l'air et ses hallucinations.

Ça faisait longtemps, que voulez-vous.
J'ai pensé à tous les scénarios et par chance,
nos culs sont assis sur des coussins de flottaison
en cas de catastrophe maritime, en plus
du gilet de sauvetage.

Everything is under your butt for survival.
(As long as you're here with me, baby.)

Mince consolation en cas de dépressurisation
soudaine mais ils pensent à tout, y a des
masques à oxygènes et des gilets
auto-gonflables.

Yé.
Tombons dans le vide sécuritairement.
Chantons sous la pluie.
"I'm siiinngning in the rain"
Prisonniers du caisson pressurisé avec
deux turbines d'enfer en-dessous pour
faire voler ce putain de coucou métallisé.

Parlant de pressurisation, z'ont fait
des progrès je dois dire,
les tympans ne veulent plus me sortir
des oreilles à l'atterrissage, j'ai presque
rien senti.
Bravo.
Et les agentes de bord, nonchalantes de beauté,
presque arrogantes,qui vous offrent nourriture
et boissons à satiété.
À quatorze mille mètres de notre maison.
Leur comportement avait quelque chose
de vaguement insolant face à la terre que
nous survolions tous en même temps, avec nos
vies propres et privées.

Tout cela pour dire que rouler
sur terre c'est dur et carré.
Tu la sens toute avec ses dénivellations
asphaltées jusqu'à ce que tu décolles ou
atterrisses.

Voler, c'est mou et léger.
Tu sens tes tripes se promener de haut
en bas, de gauche à droite.
Le mythe d'Icare transcende.
Avec de légères turbulences.

Poésie du vol, c'est une drogue
douce pour les pilotes et les fanas
ailés.

Légèreté de l'être humain,
supportée par un engin.

15 commentaires:

Trader a dit...

Tous les moyens de transport me vont comme un gant.

J'avoue que la première fois que j'ai pris l'avion, je n'y croyais pas, tellement j'attendais des impressions particulières propres à un tel moyen de transport... Même les zones de turbulences ne me semblaient pas "aériennes"...

J'ai longtemps préféré le train - j'y ai même travaillé pendant quelques années -, mais aujourd'hui, je choisirai l'avion avant tout autre moyen de transport, quand bien même cela coûterait plus cher.

Halifax... Ce fut un court week-end pour moi aussi, du temps où je bossais en Acadie...

:D

RAINETTE (l'énigmatique) a dit...

Hublot ouvert
Enfin la mer
la tendre et la cruelle
et l'infiniment belle !



j'avoue : je n'ai jamais pris l'avion, presque phobique. J'ai peur en auto sur l'autoroute. Ça va trop vite. Le bus est mon moyen de transport, à part la voiture avec pépère (mon nomme).

Yvan a dit...

Rainette tout de suite
après Trader,hihi.
Moi qui voulais faire
un récit, j'sens que
j'me pourrai plus dans
pas long si ça continue
comme ça.

"Continue comme ça"...
Dit-elle.

"Du calme", dit-elle.
Le capitaine reste
à la barre,j'ai
pas terminé.
Ça fait que commencer.

s.gordon a dit...

Glissé le carbone plus papier dans la machine et au travail
C’est ça oui c’est ça
Dit-elle

Avale me disais-je
Allez avale

Ohé Ohé

Continue comme ça Yvan ;)

RAINETTE (l'énigmatique) a dit...

trader me fait pas peur hihi!!!

Surtout pas avec son motel tout pourri :))

un récit oui, mais surtout des photos de la mer....et pas juste vue des airs. La vraie mer.

RAINETTE (l'énigmatique) a dit...

"Avale me disais-je
Allez avale"

Allez, avale au moins une bouchée de ton lobster roll ! Cé pas rendu à maison que tu vas pouvoir en bouffer misère ! Yen ont jusse sul bord d'la mer !

Yvan a dit...

Yeah Sandy...
That's it.

"Quel besoin avais-tu
d'acheter tout cela?"

"J'étais fatigué,c'est tout".

;-)


Rainette,take it easy
with Trader.
Don't start.
You're both friends
of mine.

("Soupirs")

La vraie mer sera
celle qui m'a touché,
pas nécessairement celle
que tu veux voir,
on s'entend n'est-ce pas.

Anonyme a dit...

s. h. en avion...
glissé mon corps entre les sièges, j'avais mal!! je suais à grosses gouttes!
- quel besoin avait-on de se rendre là-bas ? dit-elle.
ohééé, ohéé!
regardé par le hublot pour ne plus voir sa gueule!
- tu ferais mieux d'avaler ton calmant et de fermer les yeux, dit-elle.

Blue a dit...

Oh!
C'est que ça te donne des ailes, Terrible...
Ce récit est envolant, et empirique, j'aime, et la photo est belle.


J'avais peur en avion, plus maintenant après le vol de 23 heures pour Tahiti, c'est étrange tu t'habitues à être en l'air, hum suis néanmoins pas encore prête pour un séjour prolongé dans une navette spatiale.

Moui, le bâteau, prendre le temps de voyager , la sensation de l'eau qui comme le temps qui se déroule, j'aime ça davantage; mais comme tu le dis c'est lent.

Et la Nouvelle-Ecosse, raconte...
Tes amis ?

Encore!

Kiss
Blue

Yvan a dit...

J'aime quand tu dis "encore",
Blue.
Oui!Oui!Oui!
The Russians are coming!
The Russians are coming!

J'attends l'argentique en développement,j'espère que
ce sera potable.

23hres pour Tahiti!
J'espère qu'il y avait escale
sinon j'aurais exigé une danse
exotique des jolies agentes
de bord pour "toffer la run",
ou un bar ouvert pour
pouvoir roupiller en cas
de boudins.

Nina louVe a dit...

ouuuh là ! cette envolée vous aura inspiré mister terriBel. yeah !
1200 km d'exil, loin loin de la ville,hum... ça dé-fatigue son mâle faut croire.

(on attend le billet sur le méchant wagon qui accidente ses jeunes passagers... )

tss. suis presque née dans l'avion. ma mère venait de se faire kicker out d'Haïti. entre contrariée et contractions, faut croire qu'elle n'a pas su négocier la nuance.

l'avion, le train le paquebot,le canot, les jambes, le pouce, le vélo... tous des moyens d'arriver à nos faims.

Yvan a dit...

Fin.

Yvan a dit...

Fine.

Nina louVe a dit...

fi...r mament

Yvan a dit...

Le hublot givré était
une note de ce fait.

Plus je regardais haut,
plus c'était froid et pur.