Ce matin j'étais de bonne heure heureusement, la bagnole
me réservait des surprises une fois arrivé à sa hauteur.
Pendant au moins cinq bonnes minutes la carcasse
n'a pas voulu s'ouvrir par les portières,
gelées dures à la serrure.
Mouillées d'émotion pré-printanières par la pluie
abondante de la veille, frigorifiées la nuit suivante par
l'hiver tenace.
J'ai pu ouvrir le coffre et me munir de mon insecticide
à glace.
Des vers paralysants s'étaient installés dans la
serrure des deux portières en lieu et place.
Je les aspergeai généreusement de ma bombe et attendis,
tout en gossant de temps en temps l'orifice de la serrure
avec ma clé afin d'ouvrir une des deux hosties de portes.
Celle du passager s'ouvrit la première.
Yé, je vais pouvoir obtempérer aux impératifs du boulot!
Déjà fru à 0700 am, je démarrai en trombe vers le
vaisseau-mère,légèrement stressé à l'idée d'être en retard
un vendredi, journée souvent chargée.
Inutile, car tout le monde était stressé à mon arrivée tardive:
le volume était encore en distribution dans les camions
avec pour résultat que tout le monde partirait plus tard
que prévu.
Ça arrive souvent, pour toutes sortes de raisons.
Le courrier et sa distribution est une histoire de fou quotidienne.
C'est la gestion du "trop" ou du "pas assez".
Le stress est toujours présent, sa gestion vous teste à tous
les jours quand vous êtes gérant.
S'il y en a trop, faut des chauffeurs-tampons;
s'il y en a pas assez faut couper et redistribuer
aux chauffeurs existants.
C'est la gestion d'urgences à tous les jours, cinq sur sept.
Je suis pas gérant Dieu merci, parce qu'il faudrait me payer
un salaire indécent selon leurs normes. (On me paiera
jamais assez cher pour le stress qu'ils endurent, haha.)
Étant en dehors des leurs, je reste chauffeur.
Mieux vaut être un lieutenant efficace et sous-payé qu'un
général incompétent et graissé.Les premiers vous révèlent
souvent des valeurs immuables alors que les seconds
transmettent souvent des tares séculaires.
Les "burn out" sont fréquents chez les cadres.
Les blessures au dos et aux articulations sont
monnaie courante chez les chauffeurs.
Le "marché" du travail reste un terreau fertile en émotions
et histoires de toutes sortes, malgré sa place trop grande
dans la vie de la plupart des gens.
Toute cette notion séculaire du "travail" à travers le temps
et les époques mériterait d'autres essais sous diverses formes
d'art encore à explorer,entre autres sujets.
Évidemment toutes les variantes sont possibles
entre les deux,(le lieutenant présent et l'officier bureaucratisé)
je suis pas détenteur de LA vérité
et n'ai jamais prétendu l'être.De toute façon la
vérité n'est pas unique, mais multiple à mon avis.
Je revendique le droit de dire une certaine quantité
de niaiseries hebdomadaire ou mensuelle.
J'ai mon quota à respecter.
Le respect des quotas, je n'oublie pas.
Je prétends être libre de pensée.
Chacun sa mission et ses désirs profonds.
Et par-dessus tout : Have fun.
Keep on dancin' .
All night long.
On the dance floor.
Do you want some more?
7 commentaires:
Yes I want !
Ce que tu décris, Yvan, dans mon syndicat on appelle cela la gestion "jus de citron".
Le personnel est tout juste "short-staffed", de sorte que tout le monde se pousse dans l'dos pour sortir dans les normes (et finir sa journée APC).
Ça créé un peu de zizanie dans les troupes et c'est un bonus pour les gestionnaires.
Les profits faramineux s'obtiennent maintenant à ce prix...
Merci d'avoir fait cette mise au point!
Tu me soutires un sourire pendant ma pause de passage de balayeuse dans la maison. :-)
Blue,there will be some mo'
Another day on the dance flo'...
Exact Inuk,c'est le "squeeze the lemon and waste it".
Les actionnaires adorent le jus
de citron.
Idem Gaétan :)
Passer la balayeuse,faire la vaisselle,laver son linge.
Heureusement l'existence humaine comporte quelques activités
passionnantes.
Ma préférée: plier des chaussettes.
La transe j'vous dis.
elle gare la voiture.
dans le fossé.
c'est commun.
ça fait jamais l'unanimité.
on peut aisément se débrouiller pour perdre, mais c'est pas forcément gagné.
bataille navale ou morpion ?
Euuhh Poisson...
Es-tu un poète mystificateur?
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