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mercredi 28 mars 2012

Printemps érable





Sur la place publique


Mes camarades au long cours de ma jeunesse
si je fus le haut lieu de mon poème maintenant
je suis sur la place publique avec les miens
et mon poème a pris le mors obscur de nos combats

Longtemps je fus ce poète au visage conforme
qui frissonnait dans les parallèles de ses pensées
qui s'étiolait en rage dans la soie des désespoirs
et son cœur raillait la crue des injustices
Maintenant je sais nos êtres en détresse dans le siècle
je vois notre infériorité et j'ai mal en chacun de nous

Aujourd'hui sur la place publique qui murmure
j'entends la bête tourner dans nos pas
j'entends surgir dans le grand inconscient résineux
les tourbillons des abattis de nos colères

Mon amour tu es là, fière dans ces jours
nous nous aimons d'une force égale à ce qui nous sépare
la rance odeur de métal et d'intérêts croulants
Tu sais que je peux revenir et rester près de toi
ce n'est pas le sang, ni l'anarchie ou la guerre
et pourtant je lutte, je te le jure, je lutte
parce que je suis en danger de moi-même à toi
et tous deux le sommes de nous-mêmes aux autres
les poètes de ce temps montent la garde du monde
car le péril est dans nos poutres, la confusion
une brunante dans nos profondeurs et nos surfaces
nos consciences sont éparpillées dans les débris
de nos miroirs, nos gestes des simulacres de libertés
je ne chante plus je pousse la pierre de mon corps

Je suis sur la place publique avec les miens
la poésie n'a pas à rougir de moi
j'ai su qu'une espérance soulevait ce monde jusqu'ici.

(Gaston Miron, « La vie agonique »,
dans L’homme rapaillé)




Merci à Gaétan,Marco et Rafaël pour la trouvaille vidéo.

mardi 14 février 2012

Gardez graissé, ça ira aisé.




Aaahh...
La musique adoucit les moeurs!

Plonger dans l'eau.
Sauter dans le vide.
Marcher sur terre.

Une porte se referme.
Une autre s'ouvre devant,à moins qu'elle ne soit derrière;
c'est pas net tout ça à 03m17s, lorsque débute le solo zappesque.
J'avance à la table qui déborde de nourriture
et m'empiffre allègrement de viandes et légumes grillés à point.
Mon monsieur est servi mais sitôt une autre porte s'ouvre à ma gauche.

C'est un homme-clope; sa tête incrustée dans le tube me sourit.
Il danse. Seuls ses 4 membres dépassent du cylindre,ils veulent
s'imposer à moi. Un pagne jaunâtre lui sert de filtre.
Puis il me dit en anglais:
"Keep it greasey so it will, go down easy".
Puis en français:
"Reste sur terre. Ne te jette pas dans le vide
sans racines".

J'essaie alors de me réveiller mais en suis incapable,
prisonnier d'une réalité parallèle.
De légers spasmes secouent mon corps étendu sur le lit,
définissant de vagues contours virtuels à cette aventure,
avalés par la réalité du rêve présent.
J'en ai à peine conscience mais mon corps bouge
sur le matelas.
Mes amis les acariens ont dû passer un sale quart d'heure!

Je les appelle "amis" parce que j'ai pas le choix.
Ils sont là et on en a tous, alors...
Il serait ridicule et vain de déclarer la guerre
aux acariens qui peuplent chacune de nos nuits
dans nos matelas. Leur ratio pour un humain
doit centupler celui des rats.
Fidèles compagnons d'aventure.
Microscopiques.
Veilleurs silencieux de jour,
grimpeurs de poils et peaux la nuit.
Des alpinistes du corps au sommeil à l'échelle.
Accompagnateurs de rêves et cauchemars.
Chercheurs de peaux mortes,
tels les affamés d'or au Klondike.
Leur terreau: vous et moi,dormant.
Depuis des âges immémoriaux.

Bref, c'était un rêve cauchemardesque
jusqu'à la 07m55s de la présente toune
où une fenêtre s'ouvrit tout à coup
à ma droite sur une vision suspendue
au-dessus des fils électriques accrochés aux poteaux
parsemant le chemin rectiligne d'un rang de campagne
inconnu afin de me dire en québécois:

"Criss man, n'hésite jamais à t'envoler.
Quitte à te planter l'nez dans marde après".

Je n'écoutai ni l'un ni l'autre et continuai
à me gaver à même la table du milieu,
jusqu'à mon réveil définitif de ce jour-là.

(...)

Vinnie Colliauta (batterie)
Ike Willis (voix)
Frank Zappa (compote)

dimanche 16 octobre 2011

Valentin Blues





On est si bien en vacances, en congé.
Libres, comme on peut rêver.
Ça ne dure pas, malheureusement.
Reprendre le collier contre son gré.
Demain, après-demain et le sur-lendemain.
Ad vitam eternam.
Jour après jour, 
gagner sa croûte avec ta présence à mes côtés.
Sans pouvoir te toucher au retour.

Dis-moi que nous nous retrouverons.


She sends me blue valentines
all the way from philadelphia
to mark the anniversary
of someone that I used to be
and it feels just like there's
a warrant out for my arrest
got me checkin' in my rearview mirrror
and I'm always on the run
thats why I change my name
and I didn't think you'd ever find me here

to send me blue valentines

like half forgotten dreams
like a pebble in my shoe
as I walk these streets
and the ghost of your memory
is the thistle in the kiss
and the burgler that that can break a roses neck
it's the tattooed broken promise
that I hide beneath my sleeve
and I see you every time I turn my back

she sends me blue valentines

though I try to remain at large
they're insisting that our love
must have a culogy
why do I save all of this madness
in the nightstand drawer
there to haunt upon my shoulders
baby I know
I'd be luckier to walk around everywhere I go
with a blind and broken heart
that sleeps beneath my lapel

she sends me blue valentines

to remind me of my cardinal sin
I can never wash the guilt
or get these bloodstains off my hands
and it takes a lot of whiskey
to make these nightmares go away
and I cut my bleedin' heart out every nite
and I die a little more on each st. valentine day
remember that I promised I would
write you...
these blue valentines
blue valentines
blue valentines 

mardi 18 novembre 2008

Les phrases fugitives

C'est vraiment bizarre comment ça arrive.
Je suis à moitié réveillé ou à moitié endormi.
Dans les limbes du "sommeil éveillé" ou de "l'éveil endormi",
elles arrivent sans crier gare comme un train filant à grande vitesse,
sans s'arrêter. Aucun point d'ancrage, elles ne font que passer et
sont souvent importantes et chargées de sens au moment
même de leur perception mais elles fuient rapidement ma mémoire.
Des phrases de rêves principalement et étrangement, les images
me restent plus en mémoire que les phrases dites.

Dès que je pose les pieds sur le sol ou en me réveillant,
je les oublient en une seconde, telles les éphémères
mourant le jour même.Sitôt arrivées, sitôt reparties.
Elles poussent comme des champignons spontanés: "Poup!",
et éclatent aussitôt: "Re-Poup!".

Des phrases lumineuses comme des phares,
(enfin je le crois humblement) qui s'éteignent dès l'éveil consommé.
Fait chier.
Au moment de leur réception j'me dis:
"Ouais ça torche ces phrases mec", note ça au levé, ça presse.
Ça va t'faire un billet d'enfer sur ton belogue.

Puis Pfuit! Disparues. C'est la même impression ressentie
quand je sais avoir rêvé une nuit, sans être capable de
reconstituer le rêve en me réveillant. Que des bribes qui
s'évaporent très rapidement.Very peculiar and frustrating.
Faudrait que je me réveille vraiment pour les écrire mais
ce faisant elle s'envolent. Je suis vraiment baisé.
Il y a quelques exceptions mais en général c'est comme ça.


Note à moi-même.
(Penser à acquérir un enregistreur de rêves ou un lasso psychique.
Demander audience auprès du sorcier Ourlou pour ces considérations.
Coller un crayon à ma main droite avant de dormir
avec un bloc-notes sous l'oreiller en attendant,
mais essayer d'éviter de mettre le crayon dans un
quelconque orifice ou globe oculaire en se grattant avec cette main.
Je serais guère avancé si je m'éborgnais ou me défonçais un tympan.)


Voyez vous-même le topo dans l'éventualité du réel quotidien
un brin vulgaire:

"Ouais salut, pourrai pas travailler j'suis à la clinique..."

-Ah ouais kesse t'as?

-Augh! Me suis crevé un oeil cette nuit!

-Hein?!

-Ouais comme j'te dis, me suis réveillé en douleur plein d'sang
qui giclait partout dans l'lit, j'ai fait un cauchemar atroce pis
vlà l'résultaauggh!

-Wah tu m'niaises arrête!

-J'niaise pas 'sti cé vrai j'te jure!

-T'es sérieux?

-Oui tu vas voir augh! J'ai un oeil de crevéé ostii!

-Ben voyons donc, comment c'est arrivé?

-J'voulais noter les phrases qui m'viennent à l'esprit
quand je rêve à moitié, faque me suis collé un crayon dans main
droite pour écrire tu suite parce que j'les retiens pas tu comprends
c'est des phrases fugitives, mais me suis gratté l'oeil droit
en dormant,pis la mine du crayon l'a crevé.

-Hahaha. Ben là wôh, j'te crois pas.
Arrête de niaiser, j't'attends à 8 hres...

-Ben non mais j'viens de t'dire que j'rentre pas
j'ai un oeil de crevé criss té bouché ou quoi?!

-Ben si tu viens de t'crever un oeil avec un crayon en dormant,
moé j'ai avalé mes dents pis me su perforé l'estomac avec
c'te nuitte, j'te raconterai ça! C'est ben l'histoire la plus niaiseuse
que j'ai entendu pour pas rentrer travailler!


"Clic".

mercredi 23 janvier 2008

Rêve


La nuit dernière, j'ai rêvé que je tuais un Anaconda à mains nues.
Il devait bien faire 5 mètres de long. Sale bête.
Sale tronche aussi. Ses petits yeux verts vitreux et méchants me fixaient, l'air de dire:
"Je vais t'gober avec tes vêtements, tout habillé".
Il glissait comme une anguille géante dans une grande maison, sur le plancher, les murs, le plafond, entre les meubles. Partout. Il n'avait pas une langue fourchue, mais grosse et pointue à la "Gene Simmons" du groupe Kiss...C'était si réel, je croyais que ma vie se jouait à ce moment.
Deux personnes terrifiées m'accompagnaient, je ne les connaissais pas.
J'ai pu après une brève bataille, lui agripper la tête et la lui faire éclater par le cou, avec mes mains. La pression fut si forte que ses yeux furent dabord expulsés de leur orbite crânien en faisant un bruit semblable à une bouteille de vin qui "Poppe".
Ça a fait : "pop-pop", il en avait deux. Puis sa tête éclata en lambeaux. Fin.
Réveil perplexe.
Le sens de ce rêve semble profond mais m'échappe pour l'instant...
Je n'ai que des pistes d'interprétation.
Note à moi-même:
Choisir un goûter autre que la salade de champignons peu avant le coucher.