à la démocratie sous ce gouvernement Harper au Canada.
Elles valent la peine de s'y attarder.
La brillante chronique de Normand Baillargeon
au Voir de la semaine dernière sous "Prise de tête"
en fait le tour. Elle va comme suit
et je l'introduis avec sa citation:
"Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie.
Les vérités de la police sont les vérités d’aujourd’hui."
Jacques Prévert
Texte intégral de M'sieur Baillargeon:
"Considérez ces plus ou moins récentes décisions prises par le gouvernement Harper:
Geler les fonds de l’Agence canadienne de développement international (ACDI)
destinés à Haïti, ceci afin d’inciter le pays à se prendre en main.
Modifier la législation pour faire en sorte que des fabricants canadiens d’armes automatiques, interdites chez nous, puissent les exporter en Colombie,
pays connu pour ses substantielles violations des droits de la personne.
Se retirer du protocole de Kyoto.
Poursuivre avec détermination et, récemment, en partenariat avec la Chine
l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta.
Promulguer une loi sévère (C-377) sur la «transparence syndicale».
On peut être ou non en accord avec ces décisions, d’autant que leur adoption
dépend crucialement de certaines valeurs qu’on poursuit en les prenant,
des valeurs avec lesquelles, cette fois encore, on peut, ou non, être en accord.
Mais par-delà ces possibles désaccords, il y a, pour arriver à ces décisions,
un certain nombre de faits sur lesquels on s’appuie,
des faits qu’on peut raisonnablement tenir pour avérés,
des faits à propos desquels, typiquement, il est en théorie possible
de parvenir à un accord en faisant preuve d’objectivité.
Comment connaître ces faits? Sur cette question, je m’inscris résolument
dans la perspective ouverte par le Siècle des lumières et je pense
que notre meilleure approche, là où elle est applicable,
est la méthode scientifique.
C’est dire l’importance cruciale que j’accorde à la science dans la détermination
de nos politiques publiques et, plus largement, dans la conversation démocratique.
La science, sur tous ces plans, nous est nécessaire, même si, bien entendu,
elle est insuffisante et ne peut à elle seule dicter notre conduite.
Si vous pensez comme moi,
apprenez qu’il se passe quelque chose de gravissime au Canada.
On me permettra ici une anecdote.
L’an dernier, j’ai eu besoin d’un éclaircissement sur une question scientifique,
factuelle, claire et précise. J’ai donc contacté le service approprié au fédéral.
Le scientifique-fonctionnaire auquel j’ai finalement parlé m’a gentiment,
et à regret, expliqué qu’il ne pouvait me parler, les nouvelles règles le lui interdisant!
C’était mon premier contact direct avec une réalité que, comme tant d’autres, je ne connaissais qu’en théorie: la guerre, car il n’y a pas d’autre mot,
que les conservateurs mènent à la science.
Cette semaine, la Société royale du Canada est intervenue dans les médias
pour la dénoncer et pour alerter la population sur la gravité de la situation.
Il est impossible de ne pas lui donner raison: ce gouvernement musèle les scientifiques; leur impose des règles et procédures de communication avec le public et les médias qui sont extrêmement contraignantes; ferme des centres de recherche importants et réputés; élimine ou redéfinit les mandats qui sont attribués à ceux qu’il maintient ouverts;
ferme ou restructure des organismes consultatifs; et tutti quanti.
L’ensemble de ces mesures pourrait signifier l’abolition de milliers de postes
– certains parlent de 12 000 postes.
On l’aura deviné: c’est de manière prépondérante sur le réchauffement planétaire,
sur les questions environnementales et en particulier les sables bitumineux
que ces coupes sont effectuées, que ces contraintes et bâillonnements s’exercent.
Le gouvernement Harper ne tolère aucune entrave à sa conception d’une certaine logique commerciale qui est l’essentiel de sa vision du politique.
Or, justement, les faits que dévoile la science sont souvent la base
sur laquelle peuvent se construire des argumentaires pouvant remettre
en question cette logique commerciale.
Le gouvernement ne se trompe pas de cible en menant sa guerre aux sciences.
Idéalement, ce problème serait résolu comme suit: des citoyennes et citoyens
possédant une solide culture scientifique générale seraient informés
par des scientifiques libres de poursuivre leurs travaux dans les directions
qu’ils et elles jugent appropriées et qui sauraient efficacement
leur communiquer données et faits pertinents sur une question particulière.
Cet idéal est très ambitieux. Pour vous en convaincre,
souvenez-vous de ce récent épisode en Italie où des scientifiques
ont été condamnés à la prison pour avoir, dit-on, mal informé le public
des risques de tremblement de Terre. Mais c’est vers cet idéal que doit tendre
une société hautement technologique comme la nôtre si elle se veut démocratique.
La situation, complexe, est encore aujourd’hui énormément compliquée
par la présence de ce que j’appellerais volontiers des «parasites» sur la ligne
de communication entre le public et la communauté scientifique.
Ces parasites sont notamment, outre l’interférence gouvernementale,
la commercialisation et la privatisation des résultats de la recherche;
la détermination par les entreprises de ses objets (réalités dont l’industrie pharmaceutique offre sans doute le plus désolant exemple); sans oublier ni le piètre travail accompli par les médias, qui ont plus volontiers une rubrique d’astrologie qu’une chronique scientifique,
ni cette mode postmoderniste de dénigrement de la rationalité et de la science.
Ce que nous devons collectivement travailler à retrouver, c’est le sens d’un certain éthos de la science, réaffirmation à la fois de sa grande importance cognitive et politique
et de son caractère public, libre et désintéressé.
Les trois voies pour y parvenir sont bien connues:
éducation, éducation et éducation."
La nouvelle orientation éditoriale
du seul hebdomadaire indépendant
de Montréal frappe fort quant à moi.
Elle va plus loin que le politique.
Elle est philosophique dans le bon sens
du terme.
Adaptée à la réalité de 2013, ici.
Jacques Prévert
Texte intégral de M'sieur Baillargeon:
"Considérez ces plus ou moins récentes décisions prises par le gouvernement Harper:
Geler les fonds de l’Agence canadienne de développement international (ACDI)
destinés à Haïti, ceci afin d’inciter le pays à se prendre en main.
Modifier la législation pour faire en sorte que des fabricants canadiens d’armes automatiques, interdites chez nous, puissent les exporter en Colombie,
pays connu pour ses substantielles violations des droits de la personne.
Se retirer du protocole de Kyoto.
Poursuivre avec détermination et, récemment, en partenariat avec la Chine
l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta.
Promulguer une loi sévère (C-377) sur la «transparence syndicale».
On peut être ou non en accord avec ces décisions, d’autant que leur adoption
dépend crucialement de certaines valeurs qu’on poursuit en les prenant,
des valeurs avec lesquelles, cette fois encore, on peut, ou non, être en accord.
Mais par-delà ces possibles désaccords, il y a, pour arriver à ces décisions,
un certain nombre de faits sur lesquels on s’appuie,
des faits qu’on peut raisonnablement tenir pour avérés,
des faits à propos desquels, typiquement, il est en théorie possible
de parvenir à un accord en faisant preuve d’objectivité.
Comment connaître ces faits? Sur cette question, je m’inscris résolument
dans la perspective ouverte par le Siècle des lumières et je pense
que notre meilleure approche, là où elle est applicable,
est la méthode scientifique.
C’est dire l’importance cruciale que j’accorde à la science dans la détermination
de nos politiques publiques et, plus largement, dans la conversation démocratique.
La science, sur tous ces plans, nous est nécessaire, même si, bien entendu,
elle est insuffisante et ne peut à elle seule dicter notre conduite.
Si vous pensez comme moi,
apprenez qu’il se passe quelque chose de gravissime au Canada.
On me permettra ici une anecdote.
L’an dernier, j’ai eu besoin d’un éclaircissement sur une question scientifique,
factuelle, claire et précise. J’ai donc contacté le service approprié au fédéral.
Le scientifique-fonctionnaire auquel j’ai finalement parlé m’a gentiment,
et à regret, expliqué qu’il ne pouvait me parler, les nouvelles règles le lui interdisant!
C’était mon premier contact direct avec une réalité que, comme tant d’autres, je ne connaissais qu’en théorie: la guerre, car il n’y a pas d’autre mot,
que les conservateurs mènent à la science.
Cette semaine, la Société royale du Canada est intervenue dans les médias
pour la dénoncer et pour alerter la population sur la gravité de la situation.
Il est impossible de ne pas lui donner raison: ce gouvernement musèle les scientifiques; leur impose des règles et procédures de communication avec le public et les médias qui sont extrêmement contraignantes; ferme des centres de recherche importants et réputés; élimine ou redéfinit les mandats qui sont attribués à ceux qu’il maintient ouverts;
ferme ou restructure des organismes consultatifs; et tutti quanti.
L’ensemble de ces mesures pourrait signifier l’abolition de milliers de postes
– certains parlent de 12 000 postes.
On l’aura deviné: c’est de manière prépondérante sur le réchauffement planétaire,
sur les questions environnementales et en particulier les sables bitumineux
que ces coupes sont effectuées, que ces contraintes et bâillonnements s’exercent.
Le gouvernement Harper ne tolère aucune entrave à sa conception d’une certaine logique commerciale qui est l’essentiel de sa vision du politique.
Or, justement, les faits que dévoile la science sont souvent la base
sur laquelle peuvent se construire des argumentaires pouvant remettre
en question cette logique commerciale.
Le gouvernement ne se trompe pas de cible en menant sa guerre aux sciences.
Idéalement, ce problème serait résolu comme suit: des citoyennes et citoyens
possédant une solide culture scientifique générale seraient informés
par des scientifiques libres de poursuivre leurs travaux dans les directions
qu’ils et elles jugent appropriées et qui sauraient efficacement
leur communiquer données et faits pertinents sur une question particulière.
Cet idéal est très ambitieux. Pour vous en convaincre,
souvenez-vous de ce récent épisode en Italie où des scientifiques
ont été condamnés à la prison pour avoir, dit-on, mal informé le public
des risques de tremblement de Terre. Mais c’est vers cet idéal que doit tendre
une société hautement technologique comme la nôtre si elle se veut démocratique.
La situation, complexe, est encore aujourd’hui énormément compliquée
par la présence de ce que j’appellerais volontiers des «parasites» sur la ligne
de communication entre le public et la communauté scientifique.
Ces parasites sont notamment, outre l’interférence gouvernementale,
la commercialisation et la privatisation des résultats de la recherche;
la détermination par les entreprises de ses objets (réalités dont l’industrie pharmaceutique offre sans doute le plus désolant exemple); sans oublier ni le piètre travail accompli par les médias, qui ont plus volontiers une rubrique d’astrologie qu’une chronique scientifique,
ni cette mode postmoderniste de dénigrement de la rationalité et de la science.
Ce que nous devons collectivement travailler à retrouver, c’est le sens d’un certain éthos de la science, réaffirmation à la fois de sa grande importance cognitive et politique
et de son caractère public, libre et désintéressé.
Les trois voies pour y parvenir sont bien connues:
éducation, éducation et éducation."
La nouvelle orientation éditoriale
du seul hebdomadaire indépendant
de Montréal frappe fort quant à moi.
Elle va plus loin que le politique.
Elle est philosophique dans le bon sens
du terme.
Adaptée à la réalité de 2013, ici.
10 commentaires:
ça me donne froid dans le dos, tout ça.
Je suis plus virulent encore.
C'est de l'obscurantisme religieux
de droite économique et arrogante.
Des idéologues crasses
ne gouvernant que pour leur
gang donatrice de pétro-dollars,
de crucifix et de portraits
de cette vieille pétasse
made in England.
Ils font de ce pays ce qu'ils
veulent avec leur majorité
parlementaire.
Le tour de leurs résultats
méprisables est encore plus
grand à faire que ce que je
croyais lorsqu'ils furent
élus majoritaires il y a
déjà une éternité il me semble.
Des bandits de parlement,
(cravatés évidemment)
voilà ce que sont
ces usurpateurs,menteurs
On parle pas de la nouvelle
loi sur l'assurance-emploi
qui pénalise sévèrement
les travailleurs saisonniers
qui refuseront un travail
à 70km de leur résidence
à un salaire 30% moindre.
Ni des coupures en culture.
La liste est longue
et ne finira pas de s'allonger
sous leur gouverne inique
puisqu'ils votent des projets
de loi "Omnibus". Ouais qu'ils
disent. Omnibus.
"À la Harper", ça donne
une macédoine de lois votées
et réunies en une seule,
l'omnibus.Ça leur permet
à ce jour d'imposer légalement
la même limite de temps en lecture/débats en chambre que s'il n'y avait qu'une seule loi à voter.
Manipulateurs pervers je disais.
La manoeuvre à pour conséquence
de semer le stress et la confusion
dans l'opposition qui se retrouve
avec une chiée de lois à voter
en peu de temps,sachant que la majorité parlementaire du parti
au pouvoir aura le dernier mot
au bout du compte.
Je puis me tromper sur des détails
mais c'est ce que j'en lis depuis
que Harper est au pouvoir majoritaire.
Il faut je crois(pistes de solution)abolir les projets
de lois omnibus
et le système électoral
uninominal à un tour
pour en adopter un qui soit
plus proportionnel aux voix
des citoyens exprimées.
(...)
Harper prend soin de sa famille.
Personne d'autre.
Il nous annoncera bientôt
que le monde fut créé par
un Dieu avec sa ligne à pêche.
Dans une barque flottante
portée par 4 immenses
éléphants de mer.
Scusez les fautes d'ortho en passant.
Refaire ce qu'il a défait ici
nous coûtera cher,si on le peut
encore à l'avenir.
Pourquoi?
Parce que je crois
le reste du Canada assez con
pour voter encore pour lui
et lui donner une autre majorité.
Ce serait vraiment l'boutte
d'la marde mais ça reste à voir.
pour ivan :
http://www.youtube.com/watch?v=aBaB4bjfYGQ
Justin Trudeau va tout arranger.
Il arrive dans un ring
près de chez-vous.
Dormez en paix,
chères ouailles.
un 45 tour que je me passais en boucle, quand j'étais petit sur le mange disque :
http://www.youtube.com/watch?v=LkZbYW6fcs4
celui là) me sortait les yeux de la tête :
http://www.youtube.com/watch?v=J_xlUDKVh-I
Ah bon.
Tant que ça?
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