Ça fait un bout et ça me manquait. La dernière fois où j'ai parlé cinéma,
les paquets de gommes coûtaient 5 cennes alors sans plus tarder,
quelques films commentés avec les cotes médiafilm rappelées:
1-Chef d'oeuvre
2-Remarquable
3-Très bon
4-Bon
5-Moyen
6-Médiocre
7-Minable
J'aime bien ce barème critique; ça change des sempiternelles
3 étoiles que les chroniqueurs du Voir s'obstinent (en général)
à donner envers plusieurs oeuvres d'art, peu importe leur forme.
Comme la note de 3 sur 5 au journal La Presse.
3 sur 5 les amis, ça donne 60% au cas où
vous auriez oublié une règle de mathématique primaire.
Ce pourcentage est-il suffisant pour dire le plus grand bien d'une oeuvre?
Non. Or je lis une chiée de ces critiques affirmant
le bien quasi-inconditionnel de telle ou telle oeuvre,
comme si on voulait ménager la chèvre, le choux et Monsieur Séguin.
C'est malhonnête et de mauvaise foi à la limite.
Quand je lis une critique positive, je m'attends à ce qu'un critique
le moindrement sérieux accorde une note supérieure
à 60%, or ce n'est plus le cas depuis longtemps
dans les médias électroniques mentionnés plus haut.
"Ouais les mecs heeuuu, ouais les nanas heeuuu...
on est des kritikeuuu...Donnons 3 étoiles et on se couvre
le cul en cas de tornadeuuu....
Un homme. Une femme. Une oeuvre. 3 étoiles, on risque rien
dans la moyenne et la roue continue de tourner pour nous
et nos cotes d'écoute.
J'aime bien l'émission du Voir à Télé-Québec pourtant.
Je les trouve assez compétents pour la plupart, sauf
qu'ils affichent parfois une paresse intellectuelle certaine
dans leur argumentaire et leur jugement final.
Ils ne sont surtout pas à l'abri de la sentence
expéditive dans leurs opinions.
On me dira qu'ils n'ont que quelques minutes
dans un cadre bien défini de la culture hebdomadaire
offerte en un lieu géographique précis(Montréal).
Soit, mais c'est tout de même un peu court
jeune/vieil homme, jeune/vieille femme.
Soit je choisis la concision fulgurante,
soit je choisis d'élaborer, dans tous les cas avec intelligence
et un minimum de rigueur.
Le pire selon moi est de poser en tant qu'autorité
pseudo-détachée-branchouillarde assise sur deux chaises.
3 étoiles sur 5 pour le Voir. ;)
Place aux films:
"FAUST"
d'Alexandre Sokurov.
Russie-2011
Le film clôt la tétralogie de l'auteur sur le thème du pouvoir après
Moloch, Taurus et Le Soleil.
J'ai bien aimé pour la facture visuelle, la cinématographie,
la mise en scène baroque et ses couleurs ocres saturées,
les personnages bien campés et le travail esthétique soigné.
Relecture personnelle du roman de Goethe non-concluante
et un peu masturbatrice à mon humble avis.
Une odeur de renfermé se dégage de l'ensemble.
Ça cause ça cause, sans arrêt de philosophie parfois pompeuse,
parfois lumineuse. Verbeux en même temps que picturesque
à la Bosch, Bruegel ou Vermeer dans la facture visuelle.
Bel objet cinoche qui ne m'a pas beaucoup ému mais pour lequel
j'ai beaucoup de respect.
Sokurov aurait pu se taire davantage au profit du silence évocateur
et/ou d'une relecture véritablement moderne d'un désir éternel.
Il a plutôt choisi de s'enfermer dans un classicisme
certes impressionnant mais assez peu novateur.
(3)
............
CARNAGE
de Roman Polanski
(2011)
Un ado de 11 ans pète la yeule d'un autre ado de 11 ans
dans un parc New-Yorkais avec un bâton.
Tiré de la pièce "Le maître du carnage" de Yasmina Reza.
Deux couples de parents cherchent à s'entendre sur la sentence
commune à imposer au fautif mais y échoueront en même temps
que leurs natures respective se révélera au fur et à mesure
de leurs échanges verbaux qui dégénèreront en lieu clos,
alcool aidant. Le vernis du civisme consensuel
reste toujours mince face à la matière brute et épaisse
de l'être humain-bête, toutes époques confondues.
Roman continue à explorer un de ses thèmes favoris
en adaptant cette pièce sur grand écran.
Bonbon acidulé en mode théâtre; son doigté
légendaire et fantômatique imprégnant la pellicule
de sa signature. Dialogues généralement savoureux
avec une flopée de répliques assassines servies par
un casting de luxe.
Apparemment tous très heureux de se retrouver sous sa férule,
les quatre acteurs s'en donnent à coeur joie malgré ma profonde
impression que nul ne doit sortir indemne d'un tournage Polanski.
Après la 55e minute cependant, redondance dans le surjeu
et une vision apparente des ressorts dramatiques de la dite
pièce, trahissant parfois sa mécanique bien huilée.
Polanski n'est pas Bergman, l'inverse est aussi vrai.
N'empêche, j'ai beaucoup aimé l'ensemble malgré cela.
Quoi de pire que 2 couples(4 individualités conjuguées)
s'affrontant sur le sort de leur progéniture à propos
de l'agression de l'un envers l'autre?
(3)
.......
HUGO
de Martin Scorsese
(2011)
Synopsis:
Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo,orphelin de douze ans,
vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme.
De son père,il ne lui reste qu'un étrange automate dont il cherche la clé
-en forme de coeur- qui pourrait le faire fonctionner.
En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé,
mais ce n'est que le début de l'aventure...
Le meilleur du maître, pour tous.
Hommage virtuose envers le cinéma
et ses artisans, George Méliès en particulier.
La caméra fluide et agile comme un papillon.
Une histoire prenante, des acteurs fabuleux,
un directeur-photo, un monteur et un réalisateur
en communion : la passion de l'art, quoi.
D'une maîtrise absolue, ya pratiquement
pas un seul plan d'inutile sur ces 126
minutes de bonheur où l'émotion
se pointe toujours dans un coin inattendu.
Une sacrée leçon de cinéma qui fait battre le coeur,
doublée d'un souci du détail maniaque qui réjouit
l'oeil .
L'amour des livres en filigrane.
Magistral Ben Kingsley, entouré
d'Asa Butterfield(Hugo) et Chloé Grace Moretz(Isabelle)
qui ont dû supporter un poids énorme sur leurs jeunes épaules
durant le tournage. Ils s'en tirent avec la grâce et la légèreté du vol
d'un colibri. On dira peut-être que je beurre épais.
M'en crisse, j'ai adoré.
Éblouissant à tous les points de vue selon moi.
Surtout su' ma belle grosse tévé LED de 47 pouces
ek du son en quantité/qualité.
In my face it sure was!
Merci Mister Martin.
(2) et possiblement (1), faudrait que je le revois.
********
Eh que yen a de belles oeuvres à voir,
écouter, lire et contempler en ce monde malgré tout.
Je remercierai jamais assez les artisans qui vont
au bout de leurs rêves.
Merci.
2 commentaires:
Ah, Hugo me plairait bien ; ce sera pour un de ces jours.
Hugo te plaira à coup sûr!
Vous m'excuserez les amis;
je viens de corriger ce billet
un peu mal fagoté.
L'urgence de dire et un nouveau
voisin bruyant sont les circonstances atténuantes
plaidant en ma faveur.
Va me falloir composer avec
et comprendre qu'il m'est impossible d'écrire convenablement avec le bruit incessant
d'un animal sauvage avec lequel
je partage un mur:
mon bureau.
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