mercredi 27 août 2008

Rassemblement et anecdotes d'une journée.

Je me suis fait porter "pâle" au travail pour aller au rassemblement
contre les coupures du gouvernement Harper envers la culture.

C'était au 1195 St-Laurent, Montréal, et les palabres avaient lieu
à l'intérieur de cet édifice, portées à l'extérieur par des
hauts-parleurs. Bizarre et cloîtré.
Ils auraient dû faire cela dehors pour une véritable
communication, dans un endroit plus vaste, il faisait si beau.

Environ 800 personnes à l'intérieur et un bon 1500
à l'extérieur je dirais,dans un petit parc attenant
qui a débordé sur le boulevard pour finir avec une marche
improvisée sur Ste-Catherine ensuite.
Les policiers n'ont fait qu'encadrer et ont laissé faire
sur la Catherine en la fermant.


Très discrets. Cool, calm and connected; mais franchement
il y avait pas de quoi fouetter un chat de Montréal-Nord par le
calme de ce groupuscule. Ce fut à y bien penser, une occasion
ratée pour une manifestation monstre, sauf qu'un mercredi
matin, les gens bossent. C'était mieux que rien, mais
franchement j'étais prêt à gueuler comme un perdu ou
briser un objet. ;)



Je doute fort qu'Harper tende l'oreille au Québec en
matière de culture. C'est marginal pour lui et son bassin
de votes rednecks de droite, il en a rien à branler, c'est un
chantre du progrès à tout prix, nappé de conservatisme religieux.
Un cousin "canadian" de George Bush.
En fait, il gouverne comme s'il était majoritaire, arrogant en plus,
sauf qu'il est minoritaire. On est vraiment baisés.
Et on parle pas de l'environnement, qu'il méprise.

J'eus souhaité plus de monde pour la culture, contre Harper.
À la une de La Presse: "Harper mène dans les sondages au Québekistan".
Par une marge d'un pour cent sur le Bloc, et 10
pour cent sur Stéphane Dion...
Le pauvre Dion, il l'a pas trop l'affaire; il a
manqué une occasion de se faire valoir à Montréal côté culture.
Rien n'est joué encore, mais ça augure mal.

Un conservateur "icy-cold", opaque aux médias, presque reclus,
qui n'explique rien, ne justifie rien, sans aucune transparence,
en avance au Québec! J'en reviens pas.
Il ferait quoi Harper s'il était majoritaire?


Et Josée Verner à la culture fédérale, mouaha,
bonjour Bobinette. Bobino met sa main dans ton dos
et tire une corde pour le discours pré-enregistré que
tu débiteras. Franchement...

Mais Gilles Duceppe était là, Thomas Mulcair aussi,
accompagnés des médias.
Stéphane Dion, t'étais où toi?

(...)


J'ai salué Denis brièvement, qui partait ensuite bosser sur
le montage de "Carcasses", son prochain film.
De bonne humeur, on a échangé quelques
phrases sympas aux airs de "Punky Town" .

Ensuite je suis reparti avec ma carcasse à moi,
qui roule par habitude et tient par ce qui lui reste
de peinture vers le vaisseau-mère 450.
Me suis arrêté à un kiosque fruits/légumes.
J'ai tripoté des épis de blé-d'inde pour me défouler, en prenant
bien soin de les exfolier dabord pour ensuite presser quelques
grains avec mon index, histoire de vérifier leur fraîcheur.

Si ça gicle comme un bouton d'acné bien gorgé, c'est qu'il est frais.
Si ça gicle pas ou que les grains plissent sous la pression,
c'est périmé. Détail important: si la texture de
la giclure est collante, c'est qu'il est sucré à souhait.
Miam. La bouffe est jamais loin du sexe.

C'est la saison, alors faut pas se gêner,
surtout après une manif de gauche "gonflée à bloc".
J'ai pris quatre épis après que la dame du comptoir
m'eût signifié:

"Monsieur, n'arrachez pas les feuilles comme ça,
je pourrai plus les revendre!"

"Z'inquiètez-pas madame, sont vendus pis j'me défoule",
lui répondis-je, satisfait de la fraîcheur extrême et elle,
souriante de gratitude commerciale .

Je repars avec mon petit bonheur vers la tanière
en me pourlèchant les babines.
Je dîne de maïs en sachant qu'une régularité
défécatoire s'ensuivra:
"Blé d'inde au dîner, snack-bar en journée";
"Blé d'inde au souper, snack-bar en soirée".

Cette fois-ci je choisis d'égrener les épis dans l'assiette,
au lieu de les groinfrer à même l'épi en rotation
animale des deux mains.

Rien de telle que la civilisation culinaire après un exercice
de vérification primaire de la fraîcheur du produit.
Par contre, si je les avaient achetés sans jauger la dite fraîcheur,
je les aurions probablement dévorer à mains nues.
Sustenté, je m'attèle ensuite à une
tâche ingrate: le changement d'huile de ma carcasse automobile.

Pendant la besogne je remarque une fuite à la panne.
Normal, vu l'âge qu'elle a; beaucoup feraient dans leur froc
après 200,000 km de vie active.
Je resserre les boulons amorphes.
Ça devrait suffire pour un dernier hiver sur la route
avant la casse ou une vente à rabais.


Ma bonne vieille Mitsubishi.
Ses belles années sont derrière elle, mais quel coeur
au ventre elle a eu cette Japonaise.
Les Asiatiques sont encore et toujours un modèle
de fiabilité.
Elle a 230,000 km dans l'corps la grognasse.
4 petits cylindres, 1.5 litres. 90 cv.
Pas touché à la transmission, très peu au
moteur, cardans originaux...


Satisfait, je m'offre une bière et met de la musique:

"Le volume du Vent"

9 commentaires:

Antoine a dit...

Belle journée! Même si c'était tranquille comme manifestation, ils ont une belle couverture médiatique aujourd'hui, et ça compte. Bon, est-ce que ça va influencer le gouvernement de Harper...

Mistral a dit...

Hostie, mon terrible, quel vraiment chouette texte. Ché pas, je filais certain pour ça, paske tu m'as fait tellement de bien. Le drôle, le brillant, le mélancolique, le bellement écrit, le souplement et vigoureusement écrit, God I feel much less bad now than ten minutes ago. I also feel like eating a dozen corn on the cobs, you bastard. Where am I gonna find that sur le Plateau à 07:26 un samedi matin?

Yvan a dit...

Ah le baume pour la patate et l'égo! Merci Christian.
This is too cool man,you just made my day.

Le Marché Jean-Talon doit bien être ouvert à 08:41.
Le St-Graal du maïs, c'est le gros épi à petits grains bien fermes. Un régal.

Mistral a dit...

J'ai compris que j'étais mûr quand j'ai commencé à ne bouffer du blé d'Inde que durant les heures ouvrables de mon dentiste. Je serai vieux quand je détacherai les grains de l'épi avec un couteau à steak comme faisait grand-père...

Yvan a dit...

Ben moi tu vois la crème de maïs j'aime moins,ça fait "manger mou".

Mistral a dit...

Tu trouves ça spirituel, de te vanter mine de rien juste parce que tes parents étaient assez riches pour vous payer des brosses a dents? Saleté de bourgeois. Nous autres, les dents, après la puberté, c'est du luxe. On mange mou avant d'avoir le droit de vote. On est pas des aristocrates élitistes, nous autres, qui se brossent les dents chaque semaine juste pour briller en société. On est des vrais Montréalais, y a pas de fluorure dans notre eau courante, on se crisse des tapettes de dentistes qui dénoncent ça depuis quarante ans, on en veut pas, de fluorure communiste, et on aime notre blé d'Inde DANS UNE CANNE!

Yvan a dit...

Kesse kon rigole.
Moi j'trouve ça très spirituel justement.J'ai pourtant été élevé dans marde à campagne, pauvre comme la gale; le dentiste était une figure inatteignable comme Jeuzu,criss.Mais fort heureusement, il y a la soie dentaire qui retarde le rendez-vous des dents, comme il existe la méditation pour éloigner tout fanatisme religieux.


"We eat what we can, and what we can't, we can".

Mistral a dit...

"We eat what we can, and what we can't, we can".

Ja savais pas, celle-là. Est vraiment bonne! Thanks, YLT.

Yvan a dit...

Have a good week end.